On les appelle «enfants abandonnés» ou «assistés». Il s'agit cette fois de 59 nouveaux-nés laissés sans repères ni identité par leurs parents biologiques, leur abandon étant souvent privilégié à des avortements ou pire à des infanticides et qui ont trouvé leur place à part entière au sein de familles d'accueil. Depuis la naissance du bébé, que sa mère a déjà dans l'idée de l'abandonner, une prise en charge lui est assurée par les services spécialisés, que l'Etat a mis sur pied depuis des années, au niveau des maternités. Ainsi, dans la discrétion totale, le nouveau-né est confié à la pouponnière de Sidi Bel-Abbès, qui accueille les nourrissons et les enfants jusqu'à l'âge de 6 ans. La garde de ces enfants ne s'arrête pas là, car le centre des enfants assisté n'est qu'un organisme de transit. Parfois, quelques jours après la naissance du bébé né sous X, ce dernier est placé par les services de la DAS, dans un milieu familial plus favorable, où lui sont assurés un grand capital d'affection. Un capital que ni l'entretien ni l'attention du personnel, composés d'éducatrices, d'infirmières, de médecins et du responsable du service, pourtant très vigilants, ne sont en mesure de lui garantir, chaque jour que le Bon Dieu fait. Beaucoup de ces enfants en bas âge ont pu quitter leurs berceaux, en quelques jours, grâce aux familles d'accueil qui se présentent au niveau du service concerné de la DAS, pour signer une «Kafala» pour les prendre en charge sans considération du sexe de l'enfant et conformément à la loi d'adoption. D'après l'assistance sociale de ce même service, depuis le début de l'année en cours, arrêtée au 30 septembre écoulé, 59 enfants ont été placés dans des familles d'accueil, qui répondaient à des critères bien précis, notamment, une situation socioéconomique sans nuages (logement, assurance des parents, mise à jour de la CASNOS), accompagné d'un dossier consistant des parents adoptifs, à savoir une sérologie complète du couple, un certificat de stérilité primaire ou secondaire de la mère, un spermogramme du père et un certificat médical délivré par un phtisiologue, pour protéger l'enfant adopté des maladies contagieuses. Le travail ne s'arrête pas là, car une enquête sociale doit se faire d'abord sur les lieux, pour s'assurer que l'enfant grandira dans des conditions favorables, et que le couple est vraiment prêt à ouvrir ses bras à cet enfant, pour lui offrir le lien de parenté, dont il a été privé par ses parents biologiques, pour le reconstruire et le vivre pleinement avec ses parents adoptifs. Une fois l'enquête bouclée, les dossiers présentés doivent passer par une commission présidée par le directeur de la DAS et qui décidera au cas par cas du placement de chaque bébé. La dernière réunion en date devait décider, mercredi dernier, du placement de 34 autres enfants dans des familles d'accueil, vivant en Algérie. Ceci pour dire, que d'autres enfants ont été pris en charge par des couples vivant à l'étranger et cinq d'entre eux ont été réclamés par des parents adoptifs vivant en France, parmi eux, deux qui ont déjà quitté le territoire national pour l'Hexagone. Interrogée sur ce point précis, l'assistante sociale nous a précisé, qu'une procédure administrative est appliquée en collaboration avec les Consulats de France en Algérie. Au bout de 15 jours, si l'enquête sociale donne satisfaction à Sidi Bel-Abbès, tout comme au niveau national, les procédures de l'établissement du passeport du bébé et de tous les documents l'accompagnant, sont prises en charge par la DAS. Néanmoins, cette chance n'est pas donnée à tous les enfants, car certains bébés souffrent de handicaps mental ou moteur, effets de produits toxiques ingurgités par les mères célibataires, pour se débarrasser du fœtus compromettant. Cette tranche d'enfants assistés est orientée généralement vers la FEA de Misserghin ou celle d'Oran.