C'est indiscutable, un enfant doit avoir une famille pour son épanouissement normal. S'il n'en a pas, il faut lui en trouver une. L'Etat a plus ou moins pris conscience de cette exigence primordiale. Les associations aussi. A partir de là, une prise en charge a été instituée au profit des enfants qui n'ont pas de famille, appelés aussi «enfants abandonnés» ou «enfants naturels» pour les différencier sur le plan juridique des «enfants biologiques». Cette prise en charge s'est traduite, sur le terrain, par l'ouverture de pouponnières. Il en existe 22 à travers le territoire national, selon les chiffres du ministère de la solidarité nationale. Les pouponnières, gérées par l'Etat ou des associations, sont des centres de transit : «l'enfant naturel» y est pris en charge en attendant que sa mère le reprenne ou que les services des directions des affaires sociales (DAS), territorialement compétents, lui trouvent une famille d'accueil. On parle, dans ce second cas, d'«enfant kafil». Contrairement à ce que l'on peut imaginer, ce ne sont pas les prétendants à la «kafala» qui manquent. D'ailleurs, les DAS trouvent du mal à satisfaire toutes les demandes d'accueil concernant les petites filles. Sauf que, entre la naissance et le placement, le nouveau-né passe immanquablement par la pouponnière. Nous vous proposons un voyage dans le monde des «enfants naturels».