Le vol de l'emblème national est devenu un rituel, vécu chaque année, à la veille des grandes échéances, à Oran, les drapeaux placés à l'occasion de la commémoration du 55ème anniversaire de la Révolution, n'ont pas échappé au phénomène. L'équipe nationale d'une part et la revente d'aune autre part semblent être les autres motivations qui poussent de nombreux jeunes et moins jeunes à s'emparer du drapeau algérien. Mis en place, en commémoration de la date anniversaire du 1er novembre 1954, de nombreux étendards n'ont pas échappé au rituel, sauf que pour cette fois les intentions semblent prendre des allures d'esprit mercantiliste. Toléré et non réprimandé, ces actes de chapardage ont été constatés à travers divers quartiers de la ville d'Oran. Jeudi après midi en plein boulevard de Front de mer, des groupes d'adolescents avaient pris pour cible plusieurs mâts sur lesquels pendait le drapeau aux couleurs nationales. Nabil, l'un de ces jeunes, attelé à détacher un grand drapeau dira: «Moi, c'est pour le 14 novembre prochain, la rencontre de l'équipe nationale approche et je me dois d'avoir un grand drapeau et l'acheter entre 1.000 et 1.200 dinars, je n'y pense même pas.» Ces mêmes propos seront partagés par Redouane, cet autre jeune du groupe qui, drapeau déjà en main, dira: «J'en ai de toutes les dimensions et ces deux là, je les céderai à un prix raisonnable, la veille du match.» Le phénomène aura donc traversé plusieurs quartiers de la ville, en attestent les nombreux mâts restés sans étendards. Un responsable communal dira pour sa part: «Le vol des drapeaux est un phénomène qui revient à chaque fête nationale et dès que nous les plaçons, on nous avise le lendemain qu'il y a un manque à tel ou tel endroit et nous sommes tenus, bien sûr, de les remplacer.» Notre interlocuteur précisera aussi que «Nous comprenons que l'équipe nationale a remis, au goût du jour, le drapeau national qui a laissé au placard ceux des équipes européennes, mais quand le phénomène devient objet de commerce et de revente, cela prend vraiment une autre tournure.»