De tous les quartiers de la ville de Tiaret, celui des 600 logements, plus connu sous l'appellation «CADAT» dans la périphérie sud, ne ressemble plus à un espace vivable où toutes les conditions de sécurité et d'hygiène sont réunies. Indignés par l'état dans lequel se trouve leur quartier, les locataires de la cité CADAT sont venus à la Maison de la Presse de Tiaret, pour dénoncer leur situation et porter à la connaissance du Premier responsable de la wilaya de Tiaret l'absence totale de la prise en charge dont leur espace vital est l'objet. Pour sa part, Ahmed C. qualifie son quartier de «ghetto», «entouré d'immondices, où les sachets de plastique jonchent les artères. Quant aux rejets de chantiers, ils sont hérités du passage des entreprises. Nos enfants sont désormais familiarisés avec ce paysage désolant voire révoltant». Et d'ajouter: «des opérations de dératisation et de démoustication pourtant programmées par le BHC, ont été suspendues pour on ne sait quelle raison!...» Hadj Kada, ancien Moudjahid, invalide de guerre, n'y est pas allé par des chemins détournés pour pointer du doigt les secteurs de l'Aménagement urbain, l'agence d'assainissement (ONA) et surtout l'incivisme de certains locataires: «Ils sont tous responsables de la dégradation de notre cadre de vie», assène-t-il, avant de rappeler: «Des travaux non achevés et encore moins suivis, des réseaux d'assainissement techniquement non conformes, à l'image du centre du quartier que les pluies diluviennes transforme en lac. Ou de ce trou, poursuit-il, abandonné par un entrepreneur suppléant, appelé à la rescousse pour colmater d'énormes fuites d'eau!...» Pour sa part, Mohamed retraité de son état, se dit «étonné de voir un quartier implanté en plein tissu urbain, se transformer par la grâce de l'exode rural, en grand douar, où toutes les composantes s'y retrouvent entre les vaches et les chiens errants qui viennent chercher pitance dans les poubelles, les charrettes attelées ou non, les enfants qui passent leurs vacances à fouiller dans les poubelles et autres décharges sauvages, c'est abominable!...» Ayant pris attache avec les responsables communaux sur cette affaire, un élu nous a déclaré, sous le sceau de l'anonymat: «Effectivement, ce quartier présente tous les aspects d'un site à grande concentration de population. Nous l'avons inscrit sur les tablettes des 59 quartiers à aménager en priorité, pour une enveloppe globale de 612 milliards de centimes». Et de nous citer en épilogue, les opérations d'aménagement urbain, lancées à partir des quartiers situés sur les hauteurs de la ville des Rostomides.