Ils sont nombreux les éleveurs de moutons à se rendre, ces jours-ci, massivement aux différents points de vente de vente pour alimentation du bétail, et pour cause, chercher des produits servant à engraisser davantage les moutons. Cette idée est loin d'être innocente, étant donné que les éleveurs de bétail cherchent à engraisser le plus possible leurs moutons afin de mieux les vendre. Le hic, c'est que la plupart de ces produits engraissants ne sont pas réglementaires. Pourtant, un mouton bien gras, pourrait coûter à un ménage moyen, les économies d'une année entière. Nous apprenons d'un vendeur spécialisé dans l'alimentation du bétail que «plusieurs éleveurs de moutons m'ont sollicité afin de leur montrer le moyen de faire grossir leurs moutons, le plus vite possible. Mais le problème qui se pose, c'est que ces recettes sont non-conformes. Les éleveurs ne se soucient guère de ce détail et préfèrent plutôt penser au gain pouvant être généré d'une telle pratique.» De son côté, Abbès Mohamed, l'un des commerçants leaders dans le domaine, révèlera: «Si d'autres confrères et moi, refusons de nous impliquer dans de telles combines, par honnêteté professionnelle, d'autres le font malheureusement. Le citoyen reste la seule victime et le seul perdant dans cette équation, vu qu'il pourrait bien se faire arnaquer, en achetant un mouton engraissé à une somme vertigineuse. Même les vétérinaires ne pourraient pas diagnostiquer de telles pratiques malhonnêtes». S'agissant de ces recettes, notre interlocuteur dira: «En tant que spécialiste, nous connaissons parfaitement l'aliment qu'il faut donner au mouton afin qu'il prenne du poids en viande et non pas en graisse et un mélange de soja au maïs, auquel on ajoute quelques lotions chimiques, servira d'un bon aliment au mouton. A titre d'exemple, je porte à votre connaissance que dans un quintal d'aliment, nous ajoutons 2,5 à 3,5 kg d'analéoxydant et une quantité de vitamines enrichissantes. Mais si l'éleveur convoite l'engraissement du mouton seulement, il utilisera seulement la substance chimique, en un taux plus élevé.» Il y a lieu de savoir qu'un quintal d'aliments traités se vend à 5.000 dinars et à l'approche de l'Aïd El Adha, ces prix sont appelés à augmenter. A Oran, comme dans les autres villes du pays, les citoyens sont scandalisés par le prix du mouton, qui représente l'équivalent de deux mois de salaire pour la majorité des Algériens. Les vendeurs, grossistes ou détaillants, ne perdent pas leur temps et investissent désormais les lieux de vente traditionnels, tels les garages, connus pour ce commerce dans les banlieues oranaises. Anissa, une mère de famille, habitant la rue Mostaganem dira: «Je travaille comme femme de ménage et chaque année, j'attends la générosité de certains bienfaiteurs, pour acheter le mouton à mes enfants. Autrement, je n'ai pas les moyens de l'acheter.»