La journée mondiale sur le diabète aura aussi permis aux spécialistes en diabétologie ainsi qu'au représentant de la fédération des malades atteints de dénoncer les graves dérives des produits de substitution, importés du Moyen Orient et vendus par certains herboristes à des prix hallucinants. C'est en dénonçant ces ventes, nuisibles et dangereuses pour la santé que Boucetta Noureddine, l'actuel président de la fédération nationale des diabétiques a été l'objet d'une agression physique et des menaces, de la part de certains revendeurs de produits substitutifs aux traitements médicaux officiellement reconnus et il dira à ce propos: «J'ai été menacé et agressé par ceux-là mêmes qui, sous couvert de médecine douce, mettent en danger la vie de malades diabétiques en leur vendant des produits de composition douteuse.» Des produits tels que «Insoula» ou «Sugar», sont vendus entre 10.000 et 15.000 dinars, apprendra-t-on et ramenés par des personnes ayant effectué des séjours en Arabie Saoudite, au Pakistan et au Liban entre autres. La dangerosité de tels produits est aussi dénoncée par les spécialistes en diabétologie qui feront savoir, lors de la journée mondiale du 14 novembre à Oran que «les personnes atteintes de diabète ne doivent en aucun cas interrompre leurs traitements spécifiques au dépend de substituts, tels qu'ils sont vendus, à l'ancienne, par des herboristes et certains charlatans qui prétendent guérir de nombreuses maladies». Un revendeur de ces «produits miracles», installé au centre ville d'Oran et chez qui certaines femmes attendaient des préparations, commandées quelques jours avant, dira: «Je suis en rupture, mais vous pouvez toujours laisser une commande et on essaiera de vous procurer le produit contre le diabète.» Notre interlocuteur énumérera toutefois d'autres préparations dont une à base d'intestins de serpents très bénéfiques pour le diabète, chez l'enfant principalement. Ce qui reste le plus dangereux, c'est, selon les spécialistes en médecine, tous ces conseils prodigués et qui incitent certains malades à arrêter les traitements donnés par les médecins traitants afin d'assurer l'efficacité des produits de substitution. Un exemple renversant est incontestablement celui de cette dame qui a vu son fils de 6 ans, admis dans un état comateux au service pédiatrique de l'hôpital de Ghazaouet, après lui avoir fait avaler un produit ramené par des Hadjs, de retour de la Mecque. L'enfant, étant diabétique, avait dû interrompre malgré lui et sur exigence de ses proches parents, le traitement prescrit par son médecin traitant.