La cour de justice de Sidi Bel-Abbès, siégeant en session criminelle, a condamné, hier lundi, deux ressortissants maliens S.B. 28 ans et B.S. 36 ans, à 3 ans de prison ferme et à une amende de 100 millions de cts, pour tentative de contrefaçon de 150 millions en faux billets de banque. Selon le dossier de l'accusation, l'affaire remonte au mois d'avril dernier, quand la brigade des stups, relevant de la sûreté de wilaya, a infiltré un de ses agents dans un réseau de falsification de billets de banque, pour parvenir à l'arrestation des deux mis en cause. L'agent devait prendre contact avec le dénommé F., qui avait passé commande aux deux accusés l'émission de 150 millions de centimes en fausses coupures. D'après le dossier, une souricière a été tendue par les services de sécurité, pour épingler les deux mis en cause. On apprendra que l'un d'eux (S.B.) repris de justice impliqué dans une affaire d'escroquerie à Sidi Bel-Abbés, était le compagnon de cellule du fameux F. Ce dernier ayant purgé sa peine, avait laissé ses coordonnées au Malien, pour le contacter en cas de besoin dés sa sortie de prison. Entré en Algérie, ce dernier devait contacter un autre Malien (B.S.) habitant à Oran, pour l'aider à confectionner 150 millions de centimes en faux billets, en contrepartie de 50 millions de centimes en vrais billets. Somme qui devait l'aider à gagner l'Espagne, croyait-il. Il ne s'attendait pas à ce que son complice soit pris avec un sachet à la main, qui contenait des paquets de papier, découpés selon le modèle d'un billet de 1.000Da algériens. C'est ainsi que B.S. fut à son tour épinglé, avec en sa possession, le produit «magique», utilisé habituellement par les Maliens, dans leurs opérations de contrefaçon de billets de banque. Quant à l'agent infiltré, il a payé pour 5.000 euros le fameux produit «magique», que l'expertise chimique a décomposé en craie de couleur bleue, verte et rouge, avec un fixateur à base d'ambre, comme l'a indiqué le laboratoire de la police. Cela n'a pas empêché les deux accusés de tout nier en bloc, en dépit des preuves matérielles présentées, parmi elles le masque de protection en plastique censé protéger son utilisateur contre les émanations toxiques dégagées par le mélange durant l'opération. Après que le procureur eut requis contre eux la peine de 15 ans de prison ferme, le tribunal l'a ramenée après délibérations, à trois ans de la même peine, mais assortie d'une amende d'un million de dinars.