Des dizaines d'Egyptiens ont tenté, hier, d'incendier le siège de l'ambassade d'Algérie au Caire. La police anti-émeute, qui était déjà sur place, a fait face à une meute de jeunes chauffés à blanc par toute la presse égyptienne. Mécontents de la défaite de leur équipe dans une rencontre sportive, 200 jeunes, au moins, se sont rassemblés près de l'ambassade algérienne au Caire. «Les jeunes ont jeté des pierres et tenté d'incendier le siège à l'aide de produits inflammables». Selon des sources autorisées, des affrontements ont eu lieu faisant, selon le ministère de l'Intérieur égyptien, 35 blessés parmi les policiers. Il s'agit-là d'un précédent grave dans les relations entre les deux pays. La réaction violente de la rue égyptienne est la conséquence logique des accusations émises par des chaînes satellitaires de ce pays faisant état de «dépassements de la part d'Algériens contre des supporters égyptiens au Soudan», allégations rejetées par les autorités soudanaises qui ont convoqué l'ambassadeur égyptien pour lui «signifier le mécontentement du gouvernement soudanais face à ces graves accusations».La presse égyptienne n'a pas cessé, depuis la défaite des Pharaons, de diffuser toutes sortes de commentaires et allégations et lancer des mensonges graves contre l'Algérie. Tout est bon pour casser de l'Algérien. Des personnalités égyptiennes du monde sportif, du cinéma et de la chanson n'ont pas hésité à demander à mettre fin aux relations diplomatiques avec l'Algérie. L'hystérie de la presse égyptienne continue donc au moment où les journalistes du monde entier, présents à Khartoum le jour du match, n'ont rien constaté concernant les prétendus dépassements. En rappelant son ambassadeur à Alger, le gouvernement égyptien cautionne la rue.Pour mémoire, l'ambassade égyptienne à Alger n'a fait l'objet d'aucun incident. Par ailleurs, l'ambassadeur d'Egypte à Alger a été convoqué par le ministère algérien des Affaires étrangères, hier. Selon le communiqué, Mourad Medelci, le ministre des AE, a chargé l'ambassadeur de transmettre aux autorités de son pays «l'incompréhension et la grande préoccupation des autorités algériennes face à l'escalade de la campagne médiatique», espérant que «soit mis instamment un terme à cette campagne qui ne sert pas les intérêts des deux pays et des deux peuples».