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Un supporter raconte l'enfer du Caire
Publié dans Le Buteur le 26 - 11 - 2009

«Réda City 16 a prononcé la Chahada et tout le monde me croyait mort»
Hamel Hamlaoui, âgé de 46 ans, est un supporter algérien qui a vécu un véritable enfer au Caire, lors du dernier match des Verts dans la capitale égyptienne. Traumatisé, le Constantinois nous raconte les moments affreux qu'il a vécus et la torture qu'il a subie de la part des supporters égyptiens. On lui a fait arracher des morceaux de chair en ordonnant à des chiens de s'attaquer à lui, On lui a écrit Imad Motâab sur son ventre, à l'aide d'un couteau, il a perdu deux dents et subi d'autres formes de torture, mais n'a pas plié l'échine. Sorti de l'hôpital, Hamlaoui nous a reçus chez lui à la cité Al Ziadia, à Constantine. Bien que le médecin lui ait conseillé de subir une intervention chirurgicale au niveau de la mâchoire qu'il aurait faite hier, le miraculé du Caire semble avoir récupéré toutes ses forces et ne veut surtout accuser personne. Mais son rêve est d'aller en Angola puis en Afrique du Sud et rencontrer tout en espérant rencontrer d'abord le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et lui remettre un drapeau algérien maculé du sang algérien.
Il a été éjecté d'une tribune supérieure du stade du Caire en 1989
Hamlaoui n'est pas un supporter ordinaire des Verts, car connu des joueurs et proches de l'EN. En fait, il a, à chaque fois, effectué des déplacements avec l'EN. En 1986 déjà, il a accompagné l'EN au Nigeria, au Maroc et en Tunisie et assisté à la rencontre des Verts, en 1989, au Caire. Il a été même victime d'un accident lorsqu'il a été éjecté du deuxième étage de la tribune du Cairo Stadium, pour la simple raison qu'il portait le maillot de Belloumi. Le lendemain, il avait fait la une du journal local, Al Hadah, qui avait effrayé toute sa famille. «Cela ne l'a pas empêché d'être derrière l'Equipe nationale où qu'elle joue», nous dira son frère aîné.
«J'avais vécu 3 ans en Egypte et je n'ai jamais pensé que de telles choses puissent un jour nous arriver»
Racontant son aventure, Hamlaoui, nous dira qu'il s'est rendu d'abord en Tunisie, le 3 novembre, où il est resté pendant dix jours pour affaire. Ce n'est que le 13 novembre, c'est-à-dire la veille du match, qu'il a rallié Le Caire. Tout était normal, avant le déroulement du match et n'a jamais pensé qu'il allait lui arriver quelque chose, du moment qu'il a vécu trois ans en Egypte sans aucun problème, un pays où il compte beaucoup d'amis. Le seul point négatif qu'il a constaté, c'est le fait qu'on ait vendu, dans les fast-food du stade du Caire, de la nourriture dont la date de péremption avait expiré. Il dira toutefois que ce n'était pas délibéré, mais juste par négligence.
«La police a renoncé à la sécurité de notre bus après le match»
Hamlaoui a suivi le match des tribunes. Deux heures après la fin du match, la plupart des supporters algériens avait quitté le stade. Dehors, il y avait environ 250 personnes supporters algériens en dehors. C'est alors qu'il a appris que les bus transportant les supporters algériens ont été attaqués par des Egyptiens. Toutefois, il n'avait pas accordé le moindre crédit à cette information l'avance. Mais voyant que leurs bus n'étaient pas encore arrivés, nos supporters ont pris attache avec l'ambassadeur Abdelkader Hadjar qui les a rejoints avec des bus et le service de sécurité. «Deux policiers nous ont accompagnés pour nous assurer notre sécurité. Mais en arrivant à la rue Al Haram, on nous a laissés seuls. Pourquoi ? Dieu seul le sait», a-t-il dit avant de poursuivre : «Le chauffeur du bus nous a alors dit qu'il éteindra les lumières et que nous devrions nous mettre à plat ventre. Il devait aussi brandir un drapeau égyptien pour faire diversion. Mais il nous a trahis. Quelques secondes après, il a fait le contraire, c'est-à-dire qu'il a allumé les lumières et s'est arrêté devant un groupe d'Egyptiens qui nous ont bombardés de grosses pierres. Il y avait des femmes parmi nous dont plusieurs ont été blessées.» Cette attaque a été perpétrée à 100 m d'un barrage de police. Hamlaoui et les autres blessés ont été transportés dans un hôtel 4 étoiles où se trouvaient des dizaines d'autres blessés algériens et un groupe de supporters égyptiens.
«Je préfère mourir que d'assister à un viol d'une Algérienne sur notre drapeau»
Hamlaoui nous dira par la suite qu'il a entendu un cri qui ne venait pas de loin. Il y avait environ 200 Egyptiens autour d'une jeune fille algérienne qu'ils voulaient violer sur un drapeau algérien. «Ils voulaient la violer devant nos yeux et sur notre drapeau pour se venger de nous. A ce moment-là, je ne pensais à rien et j'ai pris un couteau de boucher et me suis dirigé vers ce groupe. Bien qu'on m'ait avertit que je pouvais y laisser ma vie, je ne pouvais plus me contrôler. J'ai choisi de mourir que de voir une Algérienne subir un tel sort devant moi», a-t-il expliqué. «Lorsque je me suis approché d'eux, je m'étais rendu rendu compte que le groupe était beaucoup plus important que je ne l'imaginais. Je me croyais au stade Chahid Hamlaoui quand il est plein. J'ai frappé le premier qui se trouvait tout près de moi. Il s'en est suivie une anarchie totale. Ils ont laissé la fille et se sont occupés de moi en me rouant de coups. On m'a attaché les pieds à l'aide d'un drapeau algérien puis m'ont traîné par terre sur presque un kilomètre. Ils m'ont conduit dans un bois et m'ont tabassé au point où je ne voyais plus. Je les ai entendus dire : «Ich dakhlek ya ibn ?» (de quoi tu te mêles ?).
«On lui a écrit Imad Motâab sur son ventre avec un cutter»
Le calvaire de Hamlaoui ne s'arrêtera pas là. Il a été attaché à un tronc d'arbre et déshabillé. «Un quadragénaire s'est avancé vers moi et à l'aide d'un cutter, il a écrit sur mon ventre le nom du joueur Imad Motâab, l'auteur du deuxième but égyptien. C'est ce que j'ai pu lire une fois à l'hôpital. La même personne a utilisé des chiens à trois reprises pour m'arracher des morceaux de chair (il nous montre les traces), avant de me poignarder avec un tournevis. Ils me disaient : «Va dire à l'Algérie de te sauver». Par la suite, j'ai perdu connaissance.» Les Egyptiens poussent l'ignominie encore plus loin. Certains n'ont trouvé mieux que de poser devant Hamlaoui qui était maculé de sang et attaché à un arbre avec un drapeau algérien en signe de représailles contre les Algériens. Il n'a dû son salut qu'à l'arrivée d'un groupe d'Egyptiens qu'il qualifie de braves, eux qui sont intervenus avec un fusil pour le libérer et le transporter à l'hôtel où il a été admis.
«Réda City 16 a prononcé la Chahada et tout le monde me croyait mort»
En arrivant dans cet état à l'hôtel, Hamlaoui dira que le chanteur Réda City 16 lui a prononcé la Chahada en croyant qu'il était décédé. Il a été évacué en urgence dans une ambulance où il entendait des policiers dire que mon était désespéré. «Lorsque je suis arrivé à l'hôpital Al Haram, j'ai trouvé deux autres Algériens déjà sur place. J'ai été examiné par un médecin palestinien qui m'a délivré un certificat médical Cela me rappelle 1989 au Caire où j'ai été soigné par une… Palestinienne, Dr Imène Hadjari. Par la suite, un Egyptien m'a conseillé de fuir, puisque la police avait l'intention de me séquestrer. C'est que j'ai fait avec un autre Algérien qui avait le bras fracturé.» Le lendemain, Hamlaoui et son désormais ami sont allés à l'ambassade algérienne pour rencontrer l'ambassadeur d'Algérie en Egypte, Abdelkader Hadjar. «Franchement, je croyais que tu étais mort, après avoir vu des images de vous sur le portable de City 16», lui a dit M. Hadjar.
«Des supporters égyptiens voulaient envahir l'ambassade pour m'avoir»
Souffrant de douleurs sur tout son corps, le supporter constantinois nous dira que même lorsqu'il était dans les locaux de l'ambassade, des supporters égyptiens voulaient y rentrer de force. C'est alors tout le monde a trouvé refuge dans le jardin. «Je savais qu'ils voulaient m'avoir, car des chaînes de télévisions française et arabe et des agences de presse étrangères avaient filmé et photographié les traces des atrocités que j'ai subies. Même l'ambassadeur m'a dit que j'étais en danger, car j'étais en possession de documents qui pouvaient incriminer les Egyptiens, contrairement à la plupart des supporters qui se sont contentés de recevoir des soins avant de quitter l'hôpital.»
«Il y a deux choses que je n'oublierai jamais»
«Il y a deux choses que je n'oublierai jamais et qui se sont passées au Caire. La première, c'est ce bus qui a été saccagé et brûlé devant l'ambassade. L'ambassadeur Hadjar est intervenu et a enlevé les clefs au chauffeur et l'a encerclé avec deux véhicules. Mais on l'a fait disparaître pour des raisons bien évidentes. Au stade du Caire, on nous a confisqué nos appareils photos pour ne pas filmer. La deuxième, c'est toujours l'ambassadeur Hadjar qui m'a assuré les soins en me ramenant un médecin japonais qui m'a mis sous surveillance médicale. Je lui dois la vie tout simplement.»
«Je ne pardonnerai jamais à Dream, Modern, Zaher et au gouvernement égyptien»
«Je ne suis pas prêt à pardonner à ceux qui m'ont fait du mal, jamais. A leur tête Dream, Modern, Zaher et le gouvernement égyptien qui ont poussé les gens à nous agresser, en nous présentant comme leurs ennemis. La presse égyptienne, par ses écrits incendiaires ainsi que certains responsables du football et politique sont responsables de tout ce qui s'est passé. Je lance un appel à Moubarak pour lui demander de reconnaître que nous avons été victimes de carnage, pas de dépassements seulement. Malgré tout ce qui m'est arrivé, je ne laisserai jamais tomber notre Equipe nationale. Inch'Allah, j'irai en Angola et en Afrique du Sud. A présent, mon rêve est de rencontrer le président Bouteflika pour lui remettre un drapeau algérien maculé du sang des Algériens agressés en Egypte», a-t-il conclu.
N. S.


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