Après plusieurs jours de concentration, orientée exclusivement vers la qualification des Verts à la coupe du monde, les Oranais ne parlent actuellement que de l'Aïd El Kébir et des prix exorbitants que connaît l'achat du mouton. Du coup, certains ménages sont, encore une fois, mis à la rude épreuve de l'endettement, pour se permettre d'acheter un mouton dont le coût oscille entre 18.000 et 30.000 dinars, et parfois même plus. Sur ce sujet, le dénommé A. Chérif, se dit être subjugué par la flambée des prix des moutons et dira: «J'ai fait la prospection de plusieurs marchés et sincèrement, je suis subjugué par les prix qui dépassent, souvent, les 30 mille dinars et sincèrement, à ce prix là, je ne pourrais certainement pas m'offrir l'ombre d'un mouton, notamment que mon salaire ne couvre même pas mes besoins personnels. J'appelle donc les bergers et les maquignons à vendre les moutons à des prix raisonnables.» De son côté, Mme Karima, mère de 05 enfants, dira: «J'ai été dans l'obligation de vendre tous mes bijoux, pour pouvoir acheter un petit mouton à mes enfants.» Un autre citoyen, R. Sid Ahmed estimera pour sa part qu'«à ces prix, nous ne pourrons même pas nous offrir un mouton par facilités. D'ailleurs, je continue, jusqu'à aujourd'hui, à payer les dettes contractées durant le mois de ramadan, qui avait aussi coïncidé avec la rentrée scolaire.» Un maquignon, habitué à faire le tour des marchés et des étables de l'Oranie à l'approche de l'Aïd-el-Adha, affirme que les raisons de cette hausse sont dues aux inondations, ayant secoué de nombreuses localités de l'Ouest, d'où l'augmentation dans les prix de l'aliment du bétail. Il est aussi bon à savoir que les maquignons, vendent, en gros, la tête à 17 mille dinars.» Concernant les prix du mouton, il y a lieu de souligner que son prix, au niveau de la plupart des marchés, oscille entre 20.000 et 35.000 DA, soit le double du salaire d'un smicard. Le bélier dépasse largement cette somme et coûte entre 35.000 et 50.000 DA. Au niveau des marchés des villes intérieures du pays, les prix pratiqués sont légèrement moins chers.La variété des coûts est définie essentiellement par le critère du poids des ovins, mais aussi par la qualité et les prix d'achat des moutons auprès des éleveurs. Il faut savoir que les maquignons s'approvisionnent, en général, des marchés de l'intérieur du pays, mais également dans les Hauts Plateaux.Notons enfin que la wilaya d'Oran dispose de 60 points de vente sélectionnés par les services vétérinaires.