Comme de coutume, l'arrivée de chaque fête est vécue par les ménages comme un douloureux casse-tête. A une poignée de jours de la fête de l'Aïd El Adha, les prix des fruits et légumes et des viandes connaissent, comme de coutume, à l'arrivée de pareille occasion, une flambée exorbitante raclant de plus en plus les bourses des Algériens déjà mises à rude épreuve. L'ail, qui jusque-là s'est fait tout discret avec des prix raisonnables, n'est pas cédé à moins de 500 DA le kg. Ce condiment fort apprécié des Algériens, surtout dans les régions est du pays a, de ce fait, défrayé la chronique. Les prix de l'ensemble des légumes ont également connu une certaine hausse variable, d'une région à une autre et, qui n'est pas pour plaire aux consommateurs. Ainsi, le tubercule roi par excellence, la pomme de terre, est vendu entre 50 et 80 DA le kg. La tomate, très demandée car entrant dans la préparation de la plupart des plats spécifiques à l'Aïd, après avoir connu auparavant une sensible baisse de prix, atteint ces dernières 48h les 120 DA en certains points du pays comme Annaba où, semble-t-il, elle est boudée par les ménagères. A Constantine, elle est vendue au prix de 80 DA le kg alors qu'à Alger, Oran, Constantine et Béjaïa, elle est cédée entre 30 et 50 DA. Le fenouil et l'artichaut, de leur côté, semblent n'avoir rien à envier au reste des légumes:ils sont cédés respectivement à 100DA le premier et 140 DA le second. La laitue, elle, a atteint le plafond des 130 DA à Annaba alors qu'à Tizi Ouzou elle est cédée au prix de 40 DA donnant lieu à des interrogations sur la manière et les critères selon lesquels les prix sont fixés. L'oignon, quant à lui, est le seul à avoir gardé une certaine stabilité du prix depuis des mois: 50 DA le kg. Les pois chiches et les petits pois affichent pratiquement les mêmes prix à savoir, 80 à 120 DA le kg. La courgette et la carotte, prisées elles aussi, sont respectivement à 80 DA et 70 DA le kg. Les haricots verts sont à 70DA dans certaines régions et leur prix monte jusqu'à 130 DA dans d'autres. Quant aux navets, ils sont à 70 DA le kg. Pour ce qui est des fruits, les prix sont tellement excessifs et en mesure de porter un coup au pouvoir d'achat des ménages que ces derniers s'en détournent instinctivement. En effet, les oranges et les mandarines, pourtant réputées être les fruits de saison, sont cédées entre 130 et 150DA le kg. Et dire qu'il y a quelques années, l'Algérie était l'un des plus grands producteurs et exportateurs d'agrumes dans le monde. La pomme, tous types confondus: reinette, golden, bouvière ou Granny Smith, n'est pas négociée à moins de 140 DA et atteint 400 DA dans certaines villes comme Constantine, alors le prix de la banane se stabilise autour des 140 DA le kg. Les dattes sont vendues entre 140 et 300 DA, selon la qualité. D'autre part, les viandes elles aussi, ne sont pas épargnées par cette envolée des prix. Ainsi, le prix du poulet évidé oscille généralement entre 300 et 450 DA le kg avec des pics atteignant 600DA dans certaines villes du pays comme Tizi Ouzou. Les prix des viandes rouges se situent entre 700 et 1 200DA le kg au grand désarroi des chefs de famille qui sont dans l'impossibilité de s'offrir un mouton ou même un petit agneau à sacrifier. Quant au poisson, la question ne se pose même pas. De 500 DA le poisson blanc à 1800 DA le kg de crevette royale, le palais de l'écrasante majorité des Algériens a oublié jusqu'à leur goût depuis belle lurette. La sardine, touchée aussi par la «folie de la mercuriale», a atteint les 300 DA le kg dans la plupart des régions alors que dans d'autres, elle est carrément introuvable. Le citoyen dont, souvent, le salaire est largement en-dessous du Snmg, est donc en mesure de se demander jusqu'où iront les prix des produits alimentaires précités, en Algérie, et quelles sont les mesures concrètes à même de remédier à une telle spéculation?