Au pays des «Bidae et du Badenguel», on a une piètre idée de la culture. Ceux qui se disent artistes et intellectuels ne sont deviennent des «bouffons du roi» des guignols qui s'empressent de s'avilir pour plaire. Et le dernier qui a rejoint le lot, toute honte bue, et sans respect aucun pour cette «appartenance au monde arabe», est Adel Imam qui est intervenu avant-hier à l'émission «El Beit Beitek» sur la chaine El-Misria pour verser son fiel sur les Algériens. En insultant nos valeurs et nos symboles, comme le sacrifice des Chouhada qui ont donné naissance à une génération d'hommes libres qui n'ont pas hésité à aller défendre l'Egypte et interdire aux Israéliens d'envahir Le Caire, en tenant des propos offensants à l'endroit du peuple algérien qualifié de barbare et en brûlant le drapeau algérien devant notre ambassade au Caire, ces «artistes» et «intellectuels», tout comme ceux qui voulaient incendier un territoire arabe souverain en terre d'Egypte, ont-ils prouvé qu'ils étaient «cultivés» et «civilisés»? Meilleurs, le cas échéant, que ces «gueux de terroristes", comme ils se sont complus à qualifier de pacifiques supporters algériens qui pensaient être en sécurité en Egypte qu'ils croyaient être un de ces pays qui savent respecter les règles universelles de l'hospitalité et rendre la politesse à une politesse? Alors que Ghaza faisait face à une agression d'une rare sauvagerie, en 2008, et pensant que les Palestiniens ne tiendraient pas plus de quelques heures, à l'instar de l'Egypte qui a été défaite en 6 jours, perdant du coup le Sinaï, Adel Imam s'en était vivement pris aux manifestations de soutien du monde arabe à la population de Ghaza, et déclaré que le Hamas était coupable, par ses provocations, d'avoir déclenché la violence israélienne. Cette attitude avait déçu les authentiques artistes et intellectuels arabes. Les fans de Adel Imam avaient même inondé le Net de messages d'indignation. Un groupuscule islamiste a, pour sa part, prononcé une fatwa rendant licite son assassinat. Cette trahison d'une vedette vieillissante remet sur le tapis la question d'une cassure, irrémédiable, de l'arabisme. Ce que confirme l'agression égyptienne pour un match de foot perdu à la loyale sur un terrain neutre. L'implication de l'artiste dans des considérations sportives n'est, certes, pas interdite car répondant à un besoin noble de se mettre au service de son équipe, mais en mettant son aura et sa qualité d'artiste à contribution pour éviter des dérapages et non en les utilisant, justement, pour jeter de l'huile sur le feu. Si les limites entre le citoyen et l'artiste sont difficilement dissociables, ce sera justement le comportement de l'un (Iheb Tewfik, l'artiste) qui se démarquera de l'autre (Iheb Tewfik, l'Egyptien) qui conférera la dimension de l'un et relèguera l'autre au rang de simple supporter excité et aveuglé par une propagande mensongère. Haïtem Chaker, Saäd Seghir et Ferdaous Abdelhamid, pour ne citer que ceux-là, font partie de cette catégorie.