La société des courses hippiques et du pari mutuel, installée à l'hippodrome Antar Ibn Chaddad à Oran, a été expulsée des locaux administratifs qu'elle occupe depuis 20 ans, l'APC d'Oran ayant tenu, à tout prix, à récupérer ses biens et ce, en raison des loyers impayés par la SCHPM. Il a donc été procédé, ce lundi, à l'évacuation des lieux, occupés jusqu'à présent, par la Société des courses hippiques, en présence de l'huissier de justice et des éléments de la gendarmerie. Ce litige oppose, depuis des années, la SCHPM et l'APC d'Oran qui a intenté une action en justice en raison des loyers, restés impayés par la société des courses, 2 milliards de centimes, nous dira-t-on. Après qu'une décision de justice a été rendue en faveur de l'APC d'Oran, deux mises en demeure avaient alors été adressées à la Société des courses. Des promesses et des engagements avaient été pris entre les deux parties pour un règlement des loyers non perçus et règlement définitif de la situation, apprendra-t-on. Kermiche Sofiane, directeur de l'hippodrome Antar Ibn Chaddad, fera savoir à ce propos: «La direction générale, basée à Alger, a adressé une correspondance, demandant ainsi à l'APC de surseoir à la décision, afin de permettre un arrangement à l'amiable, le temps de préparer un éventuel échéancier, et ce, avant le 30 mars 2010, délai imparti pour régler tous les loyers impayés.» Notre interlocuteur poursuivra en disant: «Les démarches sont déjà en cours pour montrer la bonne foi de la société et nous attendons l'entretien de cet après-midi avec les représentants de l'APC, pour tenter de trouver un terrain d'entente.» Concernant l'APC d'Oran, «des engagements ont été pris avec la société des courses, mais ils n'ont pas été respectés, vu que les délais ont été largement dépassés.» Cette expulsion est venue le jour de la grande course hebdomadaire, attendue à l'hippodrome Antar Ibn Chaddad et à laquelle participent de nombreuses écuries, venues des autres wilayas du pays. Pour rappel, il existe 8 champs de courses à travers le pays dont celui d'Oran et des courses sont, quotidiennement et à longueur d'année, programmées sur l'un des hippodromes, d'où le nombre élevé de parieurs. Ces paris génèrent des masses d'argent considérables. Et c'est à ce propos que certains travailleurs s'interrogent discrètement sur la gestion d'une société de course basée à Alger et placée sous la coupe du ministère de l'agriculture. Celle-ci génère des milliards, pourtant la SCHMP d'Oran n'arrive toujours pas à s'acquitter de ses loyers auprès de la commune d'Oran. Diverses spéculations ont été entendues, suite à cette action judiciaire et certains parlent même de «barons du foncier» qui convoitent les 18 hectares de l'hippodrome Antar Ibn Chaddad, alors que d'autres se demandent où vont les milliards apportés par les paris et que le champ de course d'Oran n'en voit pas la couleur. Pour l'instant, l'APC campe sur sa position et insiste pour récupérer ses biens, ce qui semble tout à fait légitime. Le reste, il faudra attendre la suite des négociations. On apprend qu'un représentant de la SCHPM est venu spécialement d'Alger pour mener des négociations avec l'APC d'Oran. L'épanouissement du monde du cheval reste toutefois une autre histoire et l'argent des paris a totalement fait oublier le développement du champ de courses, Antar Ibn Chaddad, considéré comme étant le premier hippodrome du pays.