La cour de justice de Sidi Bel-Abbès, siégeant en session criminelle, a condamné, à 4 ans de prison ferme, à l'issue de son audience du mardi, le dénommé D.O. âgé de 24 ans, accusé de coups et blessures volontaires (CBV) ayant entraîné la mort par le feu de son ami A.Z., le drame s'étant déroulé à la plage de Sassel, relevant de la wilaya de Aïn Témouchent. D'après le dossier d'accusation remis à la cour, les faits de cette affaire qui remontaient au mois de Mai 2007, ont été classés sans suite par la cour de justice et l'affaire a été qualifiée de simple accident. Ceci, jusqu'à ce que le procureur général demande un complément d'enquête et entreprit d'interroger de nouveau tous les amis du défunt et ceux du coupable présumé, lesquels étaient présents lors des faits. Or, d'après les nouvelles données, présentées à la Cour, le mis en cause devait se rendre à la plage de Sassel, pour passer le week-end avec un groupe d'amis, dont la victime faisait partie. Devant le juge, l'accusé a déclaré que son ami A.Z l'avait invité à partir avec eux à la plage. Au cours de la soirée du drame, l'accusé est monté sur une terrasse, pour préparer le barbecue du dîner, et ce, après avoir pris quelques verres de boissons alcoolisées avec ses amis. Alors qu'il allumait le feu à l'aide de bouts de journaux, l'accusé dira que le défunt qui tenait à la main une bouteille à moitié pleine d'essence, aurait voulu verser quelques gouttes, augmenter le volume des flammes, «comme ils avaient toujours l'habitude de le faire», avait–il ajouté. Mais cette fois-ci, les choses se sont passées autrement, puisque la victime a été transformée en torche vivante. Une grande panique s'en serait suivie au sein du groupe venu en aide à la victime. Toujours selon l'accusé, ce dernier a tout fait pour aider le défunt, qui courait dans tous les sens, parce qu'il souffrait atrocement des brûlures qui lui dévoraient le corps. Le corps brûlé au 3ème degré, le défunt a été transporté par ses amis jusqu'aux UMC de l'EPH de Aïn Témouchent. Dés son admission et compte tenu de la gravité de son état, l'équipe médicale de garde l'a fait transférer au pavillon des grands brûlés du CHU d'Oran, où il a lutté pendant cinq jours durant, avant de rendre l'âme. Devant le juge, le coupable présumé a nié avoir cherché à causer volontairement la mort de son ami et a soutenu qu'il s'agissait d'un accident «et pas plus», a-t–il soutenu devant la cour. Ce qui n'empêcha pas le juge de se focaliser sur un point important: l'accusé avait prétendu lors de son premier interrogatoire, qu'il avait utilisé un briquet lors de l'accident. Il lui rappela en outre, la conversation qu'il avait eu avec le défunt, alors leur voiture roulait vers l'hôpital de Temouchent. Selon le dossier, cette discussion tournait autour d'une hypothèse d'un fait volontaire, dont l'accusé n'aurait pas cessé de demander pardon à son ami d'enfance. Les témoignages rapportés à la cour par le reste du groupe, qui était présent lors de la soirée, ne dévoile pas plus la culpabilité de l'accusé, mais bien au contraire, consolide l'hypothèse d'un accident involontaire. Le rapport du médecin légiste, dans son rapport d'expertise précisait que les causes du décès étaient les brûlures, qui ont dévoré les 70% de son corps. A l'issue de son réquisitoire, le procureur général avait requis une peine de cinq ans ferme, avant que la cour ne le condamne à quatre ans de la peine.