Tout en lançant son mot d'ordre «la vaccination pour tous», le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MPRH) a défini les priorités dans la campagne de vaccination qui va bientôt démarrer. Ainsi, et selon Barkat, les personnels de santé, médico-sociaux et de secours, les groupes de population les plus vulnérables, les femmes enceintes, les bébés de 6 à 23 mois, l'entourage des nourrissons de moins de 6 mois, les malades chroniques, les enfants scolarisés et les étudiants, seront les personnes à vacciner en priorité. Dans une déclaration rendue publique samedi, à El-Tarf, Saïd Barkat a annoncé que le vaccin contre la grippe A/H1N1 sera disponible à partir d'aujourd'hui, tout en définissant les catégories de populations prioritaires. Le ministre a rappelé que 20 millions de personnes seront vaccinées en Algérie, dans les jours à venir, contre la grippe porcine, soit près de 60% de la population algérienne. Evoquant les 8 décès et les 362 cas, officiellement recensés, Barkat a rappelé les mesures de prévention, de protection et les règles d'hygiène d'usage qui doivent être suivies rigoureusement. Les responsables de la santé avaient défini les principaux groupes prioritaires, mais beaucoup d'incertitude régnait encore sur l'organisation de la campagne de vaccination. Les personnels de santé et autres professionnels du médical social et secours sont en tête de liste, à commencer par ceux «en contact fréquent et étroit avec les malades grippés ou porteurs de facteurs de risques». «Une morbidité importante liée à la pandémie chez ces professionnels mettrait en péril la capacité des services de santé et de secours à s'occuper des patients atteints de grippe et d'autres affections engageant le pronostic vital» expliquent les experts de la santé publique pour justifier cette tête de liste. Selon un document, en notre possession, les professionnels de la santé pourraient, s'ils sont infectés, transmettre le virus à des patients vulnérables et être à l'origine de flambées nosocomiales. Cinq autres niveaux de priorité ont été définis pour le reste de la population. Les femmes enceintes (à partir du 2e trimestre) sont en catégorie 1, aux côtés des nourrissons de 6 à 23 mois, avec des facteurs de risque particuliers, ainsi que l'entourage (parents, fratrie et adultes en charge de leur garde), afin de les protéger. Les malades chroniques sont classés au niveau 2 ou 3 selon qu'ils soient âgés de plus ou de moins de 65 ans. Les 2-18 ans viennent en 4ème priorité. Ce groupe, qui représente des millions d'individus, pourrait remonter dans l'échelle des priorités en fonction des circonstances épidémiologiques et de la disponibilité des vaccins, souligne le document. Les experts confirment, par ailleurs, que la vaccination se fera en deux injections espacées de 21 jours. L'utilisation d'adjuvants (des produits qui permettent d'augmenter l'intensité et la rapidité de la réponse immunitaire) ne sera, par prudence, pas recommandée pour les femmes enceintes, les enfants âgés de 6 à 23 mois et les patients atteints de maladies susceptibles d'être réactivées par ces additifs. Reste à savoir quand et dans quelles conditions précises les vaccins tant attendus obtiendront leur autorisation de mise sur le marché auprès des autorités sanitaires et surtout à quel rythme les 20 millions de doses commandées par l'Algérie seront livrées. Deux facteurs qui pèseront lourd dans l'organisation de cette campagne de vaccination d'ampleur inédite. En attendant, les établissements scolaires, les crèches, les hôpitaux, les transports, et le secteur public ont vu la mise en place de toute une série de mesures pour faire face à une éventuelle flambée épidémique.