Le secteur de l'Education va mal. La fièvre des enseignants est toujours là et les appels à la grève se succèdent. Les syndicats autonomes montrent les dents malgré les mises en garde de la tutelle qui déplore le recours à l'arrêt des cours. Depuis Tlemcen, Aboubakr Benbouzid a affirmé que les revendications seront satisfaites, le mois prochain. En Kabylie, et notamment à Tizi-Ouzou, l'administration semble prendre les devants. C'est ainsi qu'une agence comptable a été installée avant-hier sur ordre du wali afin de régler tous les contentieux existant entre l'administration et les enseignants. En dépit de cette initiative, le SNAPEST a lancé un appel à la grève d'une semaine renouvelable. Une grève qui n'est pas vraiment suivie en ce premier jour, en Kabylie, même si des syndicalistes annoncent un taux de 80%, alors que la direction de l'Education évoque 35% seulement. Il est vrai que Tizi-Ouzou est beaucoup plus d'obédience CNAPEST dont les mots d'ordre sont généralement assez bien suivis.Des professeurs, rencontrés à la sortie des lycées de Tizi-Ouzou, affirment ‘'être de tout cœur avec cet arrêt de travail et que, n'aurait été leur adhésion à un autre syndicat, ils auraient sans doute suivi''. D'autres enseignants affirment que «dans beaucoup de lycées s'est installé un véritable cafouillage, suivre ou ne pas suivre. Certains enseignants ont donc suivi cet appel du SNAPEST. Pour le CNAPEST, ‘'la grève sera lancée en collaboration avec l'UNPEF, dès le 24 février, et ce sera un débrayage d'une semaine renouvelable''. En fait, ces arrêts de cours qui s'annoncent et qui commencent aujourd'hui avec le SNAPEST, suivis avec les grèves du CLA dès le 21 février, du SNTE à partir du 22 février, sont les prémices d'une paralysie du secteur avec en filigrane une année blanche.En effet, la question qui se pose est comment rattraper le retard si les grèves sont reprises? Cette équation fait peur aux parents d'élèves qui ne veulent pas, pour autant, condamner l'action des enseignants car, selon beaucoup d'entre eux, les enseignants ‘'se battent pour un salaire digne''.