Le secteur de l'Education est en proie à un mouvement de protestation qui risque encore une fois de paralyser les établissements scolaires, en dépit de l'échec de la grève déclenchée par le SNAPEST. En effet, au deuxième jour du débrayage, le taux de suivi reste toujours faible. Le ministère de l'Education (MEN) qui avance un taux de 2,7%, à travers tout le territoire national, s'en félicite, d'ailleurs, et explique "l'échec de cette grève" par la sagesse des enseignants. Les observateurs expliquent qu'"il est prématuré de chanter victoire", car, selon un sociologue de l'université d'Alger, la lutte ne fait que commencer. En effet, avec l'entrée en lice du CLA, le 21 février, et du tandem UNPEF-CNAPEST, l'on s'attend à une forte mobilisation qui va forcer le MEN à revoir sa copie. Selon notre interlocuteur, "l'engagement des syndicats dans la lutte en rangs dispersés n'est pas en leur faveur" car "l'absence d'unité risque de semer l'incompréhension des enseignants". Néanmoins, estime notre spécialiste, "le mouvement va se durcir la semaine prochaine, car les travailleurs de l'Education ne baisseront pas les bras, particulièrement sur la question du régime indemnitaire". Des enseignants, que nous avons rencontrés hier, ont déclaré à La Voix de l'Oranie que la "grève est inévitable". Yazid, enseignant au lycée Omar Racim d'Alger et affilié au CNAPEST, attend le signal de son syndicat. Selon lui, "tous les enseignants vont se mobiliser car ils ne veulent pas se contenter des promesses de Benbouzid. Ils savent que seule leur mobilisation peut imposer une satisfaction pleine et entière des revendications". Si la grève réussit, ce sont les élèves qui vont payer, encore une fois, les pots cassés. Les parents d'élèves, quant à eux, sont inquiets. Cette grève, de plus, va pénaliser les élèves; notamment ceux des classes d'examens. Car à leurs yeux, le programme de rattrapage mis en œuvre pas le MEN est compromis et le spectre d'une année blanche plane déjà.