Comme à l'accoutumée, et en perspective des festivités du Mawlid Ennabaoui, la plupart des quartiers et des cités d'Oran se sont transformés en de véritables champs de bataille noyés dans la folie des déflagrations des pétards et autres produits pyrotechniques, pourtant prohibés.Chaque fois, en cette période de l'année, malgré la grande joie que peuvent procurer les nombreuses pétarades et explosions, on enregistre hélas de nombreuses victimes parmi les enfants. Entre autres, des brûlures et des blessures graves, invalidantes même.Bien que la vente des produits pyrotechniques soit officiellement interdite, sur le terrain ces articles n'ont jamais fait défaut. Et l'attraction cette année vient certainement de ces pétards baptisés aux noms des Verts: les «Antar Yahia» et «Ziani» sont très à la mode. Ainsi, et dépit des mesures de lutte contre leur commercialisation, notamment par les services des Douanes algériennes, la disponibilité des pétards en quantité démontre, par ailleurs, que les frontières terrestres et maritimes sont encore perméables aux produits prohibés. Comment expliquer que des produits, interdits par la loi, tels ceux pyrotechniques et les pétards, dont une grande partie est importée de Chine, soient commercialisés en toute impunité sur le marché informel? Les vendeurs de pétards à Oran, parmi eux même des enfants dont l'âge ne dépasse pas les 14 ans, ont installé leurs tables tout autour des différents marchés couverts de la ville et parfois à l'intérieur des cités ou dans les parages des supermarchés. Ils vendent ces produits extrêmement dangereux à des prix qui atteignent parfois les 2.000 dinars. A vrai dire, cette ambiance est la bienvenue, surtout lorsqu'il s'agit de célébrer la naissance de notre prophète (QLSSL). Elle devient, par contre, source de mal si les fêtards manquent de décence et de prudence en orchestrant des guerres de pétards et de jeux pyrotechniques dont, souvent, des jeunes en sont les auteurs. Ils s'exposent ainsi à un danger aux conséquences incalculables. Par ailleurs, écouler des pétards, pour certains enfants, notamment les scolarisés d'entre eux, est une opportunité en or pour pouvoir se payer un tee-shirt ou des ‘baskets' de dernière tendance, tel le cas de cet enfant, âgé de 12 ans, qui confiera à ce sujet : «Moi, je vends les pétards après les heures de classe et seulement pendant les jours qui précèdent le Mawlid Ennabaoui. Cela m'aide à gagner un peu d'argent pour m'acheter quelques fringues. Vous savez, j'ai rien à perdre, je n'achète pas la marchandise, je la vends pour le compte d'un commerçant. Pour les prix des articles disponibles à mon niveau, ils se situent dans une fourchette entre 20 et 500Da». S'agissant des circonstances d'importation de ces produits prohibés, l'on croit savoir que la plupart sont importés via de fausses déclarations. A ce propos, une source responsable intervenant dans la gestion de ce dossier soulignera que l'année dernière, six containers de pétards ont été saisis par les services des douanes au niveau du port d'Alger. La marchandise a été importée avec des registres de commerce loués et déclarée comme étant de la céramique.