Après sa fracassante sortie médiatique, au lendemain du scandale de corruption qui a ébranlé toute la direction de Sonatrach, par son fameux «je ne sais rien» ou par l'évocation du «clan présidentiel», ou même par «je ne démissionne pas de mon poste de ministre», Chakib Khelil vire à droite. En effet, le ministre de l'Energie et des Mines a imputé la responsabilité de ce scandale au manque d'experts ou de managers en charge des soumissions et de prises de décision dans les grands projets. Voilà une autre explication, pour le moins que l'on puisse dire peu convaincante, lorsqu'on sait que Sonatrach, qui revendique une dimension planétaire, se classe parmi les 12 grandes compagnies pétrolières au monde. A une question sur les nouvelles mesures que compte prendre le ministère de tutelle en vue d'une meilleure gestion de la compagnie, Chakib Khelil a affirmé, hier, à l'émission «Tahaoulat» de la chaîne I, l'ouverture de sessions à l'Institut algérien du pétrole (IAP) pour former des cadres susceptibles de gérer Sonatrach à l'avenir. Par ailleurs, le premier responsable du secteur de l'énergie a évité de parler de la lettre adressée, mardi, par le Président Bouteflika aux travailleurs algériens, qui a mis l'accent sur la lutte contre la corruption, à l'occasion du double anniversaire de la création de l'UGTA et de la nationalisations des hydrocarbures, le 24 février 1971. Chakib Khelil s'est permis seulement de revenir sur les mécanismes mis en œuvre actuellement pour asseoir le contrôle à Sonatrach, sans aborder le dossier de corruption au sein de la compagnie et de l'instruction judiciaire en cours.