Mauvaise nouvelle, autant pour les propriétaires de voitures que ceux qui désirent en acquérir. Après les désagréments causés aux consommateurs, suite à l'annulation du crédit auto, le tarif actuel de l'assurance automobile obligatoire risque, très probablement, de doubler dans les prochains jours avec l'objectif avoué de tenter d'équilibrer la trésorerie des compagnies d'assurances, visiblement déficitaire des suites du budget colossal consacré aux sinistres. La branche assurance automobile représente 40 à 45% du chiffre d'affaires des assureurs, et leur équilibre budgétaire «est sérieusement menacé» par un taux de sinistralité qui avoisine les 60%. L'accroissement des sinistres en Algérie, lié notamment aux accidents, a fait que l'assureur ne cesse de perdre au change, encaissant 100 dinars en assurance automobile pour verser 230 dinars pour la couverture d'un sinistre. Le président de l'Union algérienne des assurances et réassurances (UAR), M. Amara Latrous, a expliqué, hier, que «pour un rééquilibrage technique entre les recettes et les dépenses (...) cette assurance obligatoire devrait être augmentée au minimum de 100% pour passer de 1.500 DA actuellement à 3.000 DA». Les assureurs, en Algérie, ont déjà bénéficié, depuis 2008, d'une majoration de 20% du tarif de l'assurance responsabilité civile automobile. Cette revalorisation de la tarification expire sous peu, puisqu'elle est étalée sur deux années, à raison de 5% pour chaque semestre. C'est pourquoi, les compagnies d'assurance reviennent à la charge pour réclamer une nouvelle majoration. Selon M. Latrous, la branche assurance auto reste déficitaire en raison du grand nombre d'accidents et des dépenses qu'ils engendrent, en dépit d'une augmentation de 20% échelonnée sur deux ans (2008-2009), selon ce responsable. Il a rappelé qu'en 2009, les compagnies d'assurance ont versé 33 milliards de DA à leurs assurés au titre d'indemnités, dont 80% ont servi à indemniser les sinistres matériels et corporels des accidents de la route. Durant l'exercice écoulé, le chiffre d'affaires réalisé par le secteur des assurances a atteint 77 milliards de DA, en hausse de près de 13% par rapport à 2008. Selon le président de l'UAR, cette hausse est due notamment à une dynamique du marché marquée par une augmentation des souscriptions en particulier dans le secteur des assurances des habitations où le parc est en pleine expansion. Le maillon faible de la chaîne est la branche assurances contre les catastrophes naturelles. Seuls 10% du parc national de l'immobilier sont assurés contre leurs effets. Cette branche a rapporté un montant de 1,7 milliard de DA en 2009 et verra l'introduction, bientôt, d'un produit d'assurance contre la sécheresse. M. Amara Latrous a fait savoir, lors de son passage sur les ondes de la radio algérienne, que le produit d'assurance en question est actuellement en phase d'examen et devrait être lancé l'année prochaine. Dans la foulée, le même responsable a annoncé la création prochaine d'une filiale spécialisée dans l'assurance des personnes, avec un partenaire français.