Jamais dans les annales de l'Education, les pouvoirs publics ne sont allés aussi loin dans leurs menaces. Et alors que le jusqu'auboutisme des uns et l'intransigeance des autres n'auguraient rien de bon pour un secteur déjà mal en point, L'UNPEF a annoncé hier, tardivement, la reprise des cours. En effet, à l'issue de son Conseil national, tenu hier, l'UNPEF a décidé de reprendre les cours aujourd'hui, alors que les enseignants affiliés au CNAPEST attendront l'issue des travaux du Conseil national qui se tiendra demain. Cette marche arrière s'explique selon certains par de nouvelles promesses données par le ministère de tutelle, alors que pour d'autres le mouvement a été cassé par les menaces exhibées, notamment lors de la sortie hier du ministre de l'Education. En effet, dans une allocution prononcée hier, lors d'une conférence nationale des directeurs de l'Education des wilayas, consacrée à l'application des décisions du gouvernement relatives à la grève des enseignants, Benbouzid a annoncé la création de 50.000 nouveaux postes au profit des licenciés, sans concours préalable, pour remplacer les enseignants grévistes. Selon le ministre, trois commissions seront installées. L'une d'elles, la Justice, sera présidée par le Premier ministre, la seconde composée de walis aura à sa tête le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales alors que la troisième sera constituée des secteurs de l'Education nationale et de la Fonction publique. Leur objectif, résoudre les problèmes inhérents au remplacement des enseignants grévistes qui n'auront pas rejoint, hier fin de l'ultimatum, leurs postes de travail. Ces mesures radicales ont donc sonné comme un avertissement sans appel en direction des grévistes, sommés de regagner les salles de classe sous peine de radiation, après que la justice a été saisie par le ministère de l'Education qui a notifié aux enseignants la reprise immédiate des cours. Le premier responsable du secteur de l'Education a déclaré, par ailleurs, que l'année scolaire 2009-2010 ne sera pas une année blanche et qu'il n'était pas question de compromettre un droit constitutionnel consacré par le peuple algérien, en réponse aux partisans du maintien de la grève. Le ministre a ajouté que le gouvernement a souligné la nécessité de mettre fin à cette grève, qualifiant de «suffisantes» voire de «consistantes» les augmentations des salaires accordées aux enseignants et qui s'élèvent à 420 milliards de dinars.