Les praticiens de la Santé publique ont décidé, hier, de suspendre les mouvements de protestation prévus pour le 17 mars devant la présidence et les sièges des directions de la Santé de wilaya (DSP). L'information a été annoncée, hier, par les SNPSP et SNPSSP à l'issue d'une conférence de presse conjointe tenue à Alger. Selon les présidents des deux syndicats de la Santé publique, la décision a été justifiée par la réception de leur délégation par les services de la Présidence, mercredi dernier, lors d'un rassemblement de protestation, auxquels elle a transmis leurs doléances. Le Dr Lyès Merabet a tenu, tout de même, à dénoncer la répression et les actions musclées qui se sont abattues sur les praticiens qui n'ont fait que réclamer leurs droits les plus légitimes. Les représentants des syndicats annoncent, toutefois, le maintien de leur mouvement de grève entamé depuis plus de trois mois jusqu'à la satisfaction totale de leurs revendications. "Nous avons appris à ne pas nous fier aux promesses et aux bonnes intentions colportées par la tutelle à travers les réunions de conciliation. Cette fois-ci, nous attendons du concret de la part de la présidence qui a tous les atouts en main pour nous délivrer de cette situation" a déclaré le Dr Yousfi. Les présidents des syndicats des praticiens et des praticiens spécialistes ont déploré par ailleurs les propos tenus par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de la tenue du Conseil national du RND, accusant les syndicats de la Santé et ceux de l'Education d'avoir versé dans l'agitation sociale en dépit des efforts faits par l'Etat pour répondre aux attentes des fonctionnaires. «La réception que nous a réservée la Présidence, première institution de la République, est une réponse claire aux allégations de Ouyahia qui demeure insensible à nos appels incessants de prise en charge de nos revendications» déclarent-ils. «Au lieu de dénouer la crise qui a trop duré, le Premier ministre dont la responsabilité est entière fait la sourde oreille» s'est indigné Mohamed Yousfi. Les syndicats de la Santé dénoncent, d'autre part, le mutisme affiché par la tutelle contre les journalistes de la radio El Bahdja et apportent leur soutien à la famille de la presse et aux cachetiers en particulier.