La version 2009 du rapport du Département d'Etat américain sur l'état des lieux des droits de l'Homme et des libertés en Algérie est pratiquement une copie conforme de l'édition 2008. A quelques détails près, ce sont les mêmes reproches et les mêmes abcès de fixation contenus dans les précédents rapports. Opacité dans la gestion du dossier terroriste, justice à deux vitesses, liberté contrôlée de la presse, violation du droit syndical et non-respect des droits des associations… Au final, le rapport fleuve du département d'Etat sur l'Algérie se présente comme un tissu de préoccupations, de reproches et parfois d'inquiétudes. Pas un secteur de la vie nationale n'échappe aux fourches caudines des Américains. D'abord un constat fait, d'ailleurs, par tous les Algériens: les lois et textes réglementaires promulgués sont certes conformes aux standards internationaux mais sont rarement appliqués ou pas du tout. Thème de prédilection des Américains, le terrorisme. Sur ce dossier qui ouvre le rapport, il y est souligné un «défaut» de transparence de la part des autorités. Le rapport se base sur les décomptes de la presse pour avancer le nombre «1.000 terroristes tués en 2009». Le Département d'Etat réitère une nouvelle fois son appréciation sur la question des «disparitions forcées» au sujet de laquelle il souligne un «manque de transparence». S'agissant du fonctionnement de la Justice, le Département d'Etat reprend à peu près les mêmes griefs contenus dans le rapport 2008. «La Constitution garantit le droit à un procès équitable, cependant, en pratique, les autorités ne respectent pas toujours complètement les dispositions légales concernant les droits de la défense», souligne le rapport. Il déplorera que «les connexions familiales et le statut des parties impliquées peut influencer certaines décisions». Concernant la liberté d'expression, le Département d'Etat s'inquiète : «Si la Constitution garantit les libertés d'expression et de la presse, le gouvernement restreint ses droits en pratique à travers les accusations de diffamation et les pressions informelles sur les annonceurs, éditeurs et journalistes». Le rapport parle aussi de ce qu'il qualifie de «censure gouvernementale» qui s'opère par les «pressions financières». Constatant que «beaucoup de journaux sont imprimés dans des imprimeries qui appartiennent à l'Etat», le rapport souligne le «contrôle d'une partie de la publicité qui arrive aux journaux, via l'ANEP». Dans son tableau noir sur les droits de l'Homme et les libertés en Algérie, le Département d'Etat a accroché le «non-respect» de la liberté d'association, de la liberté de culte et la difficulté pour les ONG d'activer et de circuler librement». Une fois de plus le cas de la LADDH est cité pour illustrer la «difficulté à obtenir l'autorisation d'organiser des réunions à l'extérieur ou des séminaires». Par ailleurs, le rapport note que la liberté syndicale et les droits des travailleurs «sont encore très malmenés en Algérie». «L'UGTA reste la seule confédération légalement reconnue», lit-on. Le Département d'Etat en veut pour preuve «la non reconnaissance» du SNAPAP par le gouvernement en tant que confédération». Le rapport relève enfin qu'il «n'existe aucune synagogue en Algérie» et regrette des «articles antisémites dans la presse arabophone».