Certains établissements hospitaliers refusent d'engager les jeunes chômeurs, diplômés de la Santé et recommandés par l'agence locale de l'emploi, ANEM. Et devant cet état de fait, l'agence a fini par annuler le quota des emplois, réservé initialement à ces établissements. Une source responsable au niveau des services de l'ANEM indique que «de nombreux chômeurs qualifiés, recommandés à certaines structures de santé, notamment à Aïn El Türck n'ont pas été embauchés, pourtant l'agence a reçu l'accord des établissements pour leur recrutement. Ces jeunes se sont donc rendus à plusieurs reprises dans cet hôpital, mais en vain.» Notre source ajoute: «Nous avons envoyé le représentant de notre agence pour intervenir au profit de ces jeunes qui s'estiment lésés, mais, à son tour, il n'a pas été reçu par les services de ces établissements. Et c'est suite à cette situation que nous avons adressé une correspondance aux services de la direction de la Santé dans laquelle nous leur avons demandé d'annuler les postes d'emploi, réservés à ces structures.» Notre source indique encore qu'«une autre correspondance a été adressée à la direction de l'établissement hospitalo-universitaire, EHU du 1er Novembre, que nous avons sollicitée pour le recrutement de ces diplômés au chômage. Les responsables de cet hôpital n'ont toujours pas exprimé leur besoin en matière de recrutement. C'est ainsi que les quotas destinés à ces structures n'ont pas été consommés, et ce, en dépit des nombreuses demandes d'emploi enregistrées à notre niveau.» Notre interlocuteur s'interroge: «Pourquoi ces administrations refusent-elles de recruter des chômeurs, recommandés par les services de l'ANEM, alors que la loi en vigueur exige que la sélection des candidatures se fasse à notre niveau?» Cette situation pénalise des centaines de jeunes qui misent sur l'apport de cette agence pour trouver un emploi. A. Houaria, 25 ans, surprise dans une situation de forte réprobation devant le siège de l'ANEM, déclare: «Je me suis adressée aux services de l'hôpital du 1er Novembre pour trouver un emploi, après avoir décroché mon diplôme de biologie, l'année dernière. Et après plusieurs tentatives, un responsable me fera entendre que ce n'était pas lui le responsable du recrutement. L'ANEM a, quant à elle, exigé l'aval des services de l'hôpital avant de me délivrer la décision de recrutement, chose que je n'ai pas réussi à obtenir.» Un autre diplômé, un technicien supérieur de la santé, déclare: «Les services d'un hôpital à Oran ont refusé de me recevoir, lorsque je me suis présenté pour signer mon PV d'installation. Maintenant, je suis vraiment désespéré et je ne sais plus quoi faire.» Un responsable de la Direction de l'Emploi, contacté par nos soins, révèle: «Les services de la direction de la Santé nous ont fait part de leurs besoins en matière d'emploi et il ne reste que leur validation. Pour certains hôpitaux, les quotas n'ont pas encore été définis.» De son côté, la Direction de la Santé, par la voix de son chargé de communication, précisera: «La Direction de la Santé n'est pas responsable du recrutement au niveau des établissements hospitaliers qui doivent engager des contractuels.» Il est à souligner que la loi, régissant l'emploi 04-19 datant de décembre 2004 et fixant les conditions d'installation des travailleurs et leur contrôle, indique que c'est l'ANEM qui assure l'installation des employés pour le compte des établissements publics. Son article 17 stipule que l'ensemble des demandes d'emploi doivent être inscrites au niveau des services de l'ANEM et c'est aux établissements de communiquer leurs besoins aux services de l'agence, conformément à l'article 18.