Le ministère de l'habitat et des équipements publics a fait appel aux services du ministère des finances pour parvenir à une réévaluation du coût des logements de toute formule, à la lumière de la crise du ciment qui secoue, depuis quelque temps, le marché des matériaux de construction. Les conséquences de cette crise n'ont pas tardé à se faire ressentir sur le terrain. En effet, plusieurs promoteurs de l'immobilier ont provisoirement suspendu les travaux des chantiers qu'ils ont obtenus, en attendant que cette crise soit prise en charge et que les coûts initiaux des logements, tout type de formule, soient revus à la hausse. Concernant les démarches entreprises par les pouvoirs publics dans ce sens, l'on saura que «le ministère des finances a dépêché des missions d'inspection dans plusieurs wilayas dont Oran, pour s'enquérir de la situation du marché de la promotion immobilière, notamment celui des logements socio-participatifs inscrits au programme d'un million de logements.» On apprendra aussi que «l'une des tâches principales, confiées aux inspecteurs des finances dans le cadre de leur mission, est de procéder à la réévaluation des coûts des logements à l'issue de la flambée vertigineuse des prix du ciment, vu sa pénurie. «En dépit des mesures prises par le ministère des finances pour assurer l'approvisionnement des marchés locaux en ciment, la flambée actuelle des prix a dépassé tous les pronostics et nous avons du mal à la contenir», nous fait-on savoir. Concernant Oran, ce sont les grands chantiers, en cours de réalisation qui ont alimenté la pénurie du ciment, à l'exemple du tramway et les infrastructures de base réalisées dans le cadre du GNL16. Selon nos sources, le besoin d'une réévaluation urgente des coûts du logement intervient en réponse aux doléances des promoteurs immobiliers qui ont réclamé, en outre, une révision et un assouplissement des dispositions réglementaires contenues dans le nouveau projet de loi sur la promotion immobilière. Celui-ci prévoit, en effet, des peines d'emprisonnement à titre de sanction inhérentes à certains délits. Les promoteurs veulent être associés dans la modification de la copie de cette loi. Pour pallier à la pénurie du ciment, les gestionnaires locaux avaient fait appel aux services d'un navire turc, abritant une unité de production du ciment. Mais il s'est avéré que cet apport était insuffisant et la crise lui a bel et bien résisté. A Oran, plusieurs chantiers freinent à cause de cette crise du ciment dont le programme des 64 logements réalisés par Bati-Or à Haï El Yasmine. Les responsables de la société ont affirmé avoir rencontré des problèmes pour l'achèvement du programme, vu la hausse vertigineuse qu'a connue le marché des matériaux de construction. La flambée qui caractérise les prix des matériaux de construction dont le ciment qui a atteint les 750 dinars le sac, n'a pas manqué de peser directement et négativement sur le rythme de l'avancement des chantiers de construction dans la wilaya d'Oran. 27 mille tonnes de ciment ont été importées pour soulager le marché local. De nombreux entrepreneurs dénoncent une spéculation sournoise qui dérègle les chantiers en cours. Une spéculation à la base de l'augmentation du prix du sac de ciment est entretenue depuis quelques temps par les fournisseurs habituels, et notamment les détaillants. La répercussion sur l'avancement des chantiers en cours ou le lancement de ceux programmés, est immédiate: les devis établis s'en trouvent totalement perturbés. Les entrepreneurs estiment que l'envergure des chantiers en cours exige un approvisionnement conséquent et permanent en ciment. En attendant de connaître les issues de cette crise, les postulants aux logements LSP demeurent les premières victimes de cette situation. En effet, toute réévaluation des coûts des logements LSP sera supportée d'une manière ou d'une autre par leurs futurs acquéreurs.