Comme il fallait s'y attendre, l'Algérie compte parmi les 47 pays invités à la grand-messe du nucléaire qu'organise le président américain, Barack Obama. L'information constitue un signe que l'Algérie n'est pas dans l'œil du cyclone américain et que son programme de développement du nucléaire civil a reçu le bon visa. Ce sera le président Bouteflika qui assistera, à Washington, à ce sommet nucléaire. Au-delà du fait qu'il faille renvoyer l'ascenseur à son homologue Obama qui l'a invité parmi un cercle restreint de chefs d'Etat, Abdelaziz Bouteflika aura peut-être l'occasion de discuter pour la première fois avec le nouveau président américain qu'il n'a pas encore rencontré. Ce sera, aussi, son premier long déplacement à l'étranger depuis sa réélection il y a tout juste une année. Signe que l'invitation américaine est importante diplomatiquement, l'Algérie et cinq autres pays arabes -l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes unis, la Jordanie et le Maroc- sont les seuls à être associés à cette rencontre. Ils devront discuter avec les grandes puissances nucléaires que sont la Russie, la Chine, le Royaume-Uni, la France, le Pakistan et l'Inde autour de la meilleure façon d'éviter que cette technologie n'atterrisse entre les mains des forces malfaisantes. «Notre sommet sur la sécurité nucléaire, la semaine prochaine, sera l'occasion pour 47 pays de s'engager en faveur de mesures spécifiques afin de sécuriser les matériaux nucléaires qui pourraient tomber dans de mauvaises mains, partout dans le monde d'ici quatre ans», a déclaré le président Barack Obama. L'Algérie, qui possède deux réacteurs nucléaires expérimentaux, cherche à préparer l'après-pétrole en développant de nouvelles énergies. Elle prévoit de construire 1.000 Mwe de capacité nucléaire d'ici 2022 et 2.400 Mw d'ici à 2027. Elle a déjà conclu des accords avec l'Argentine, la Chine, la France et les Etats-Unis. Contrairement à certaines mauvaises langues qui voudraient pointer notre pays du doigt, les Etats-Unis ont déjà donné leur feu vert au programme algérien qui n'a rien à voir avec une quelconque volonté de puissance nucléaire. Les Etats-Unis affichent leur soutien à l'Algérie et l'appuient dans le développement de son programme nucléaire à des fins pacifiques. Lors de son récent séjour en Algérie, pour préparer une rencontre sur le TNP qui se tiendra en mai à new York, autour du désarmement, Mme Susan F. Burk a clairement déclaré que «les USA et l'Algérie œuvrent ensemble dans le but du renforcement». La représentante spéciale du président Barak Obama a souligné que «l'Algérie qui joue un rôle précurseur sur le plan diplomatique est un partenaire important avec qui nous souhaiterions œuvrer afin de réaliser nos engagements concernant la non prolifération». Lors d'une conférence de presse, tenue en février à l'ambassade des Etats-Unis à Alger, l'envoyée spéciale d'Obama a affirmé que les Etats-Unis «soutiennent tous les pays qui développent un programme nucléaire pour des raisons pacifiques, parmi ces derniers pays l'Algérie». A l'appui, Mme Burk a révélé l'existence «d'une convention de jumelage entre les laboratoires d'essais nucléaires algériens et américains». C'est dire que l'invitation de l'Algérie à ce forum du nucléaire est somme toute logique.