Le président américain, Barack Obama, a invité quarante-sept pays, parmi lesquels figure l'Algérie, à prendre part au sommet international sur la sécurité nucléaire qui aura lieu les 12 et 13 avril à Washington D.C. Sauf imprévu de dernière minute, c'est le président Abdelaziz Bouteflika – destinataire d'une invitation officielle – qui représentera l'Algérie à cette importante rencontre, qui doit permettre de discuter de mesures communes pour assurer la sécurité de « matériaux nucléaires vulnérables » et empêcher des actes de terrorisme nucléaire. Barack Obama avait, rappelle-t-on, appelé à une telle rencontre lors d'un discours à Prague en avril 2009 sur un monde dénucléarisé. « Notre sommet sur la sécurité nucléaire la semaine prochaine sera l'occasion pour 47 pays de s'engager en faveur de mesures spécifiques afin de sécuriser les matériaux nucléaires, qui pourraient tomber dans de mauvaises mains, partout dans le monde d'ici quatre ans », a indiqué mardi le président américain dans un communiqué publié à l'occasion de la présentation de sa nouvelle doctrine nucléaire. Cette nouvelle doctrine, qui limite les situations dans lesquelles les Etats-Unis pourraient avoir recours à l'arme nucléaire, met la prolifération et le terrorisme au centre de ses préoccupations. « Pour la première fois, la prévention de la prolifération et du terrorisme nucléaires sont tout en haut des priorités des Etats-Unis, ce qui réaffirme l'importance centrale du traité de non-prolifération nucléaire », a ajouté le président, qui contrôle le plus grand arsenal nucléaire du monde. Le président a également souligné que les Etats-Unis allaient travailler à renforcer le régime de non-prolifération et s'assurer « que tous les pays respectent leurs engagements ». Une conférence est prévue à New York en mai prochain pour décider de l'avenir du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) adopté en 1970. Un traité qualifié aujourd'hui par tous les spécialistes d'obsolète. Au-delà, la participation de responsables algériens à ce sommet international sur la sécurité nucléaire confirme que l'Algérie – qui dispose depuis plusieurs années déjà de deux réacteurs nucléaires – n'est plus du tout perçue par l'Occident comme une menace. Cela contrairement à ce que certains milieux médiatiques européens et arabes continuent de faire croire. L'Algérie qui a d'ailleurs maintes fois réitéré sa volonté de développer « un atome pacifique » prévoit d'acquérir de nouveaux réacteurs nucléaires pour réduire sa dépendance des énergie fossiles et, surtout, préparer l'après-pétrole. Un réacteur sud-africain pour l'Algérie Des responsables du Commissariat à l'énergie atomique (Comena) ont fait justement savoir au début de l'année que l'Algérie prévoit d'atteindre une capacité nucléaire de 1000 MW (mégawatts électriques) d'ici 2022 et de 2400 MW d'ici à 2027, ajoutant que la technologie sud-africaine en la matière semble être une option très attractive. A ce propos, certaines sources soutiennent que la société Pebble Bed Modular Reactor (PBMR) pourrait bien être choisie pour fournir un réacteur nucléaire à l'Algérie dans les mois à venir. En tout cas, le PDG de PBMR, Jaco Kriek, a déclaré dans le courant du mois de janvier dernier, dans un communiqué repris par la presse sud-africaine, que l'intérêt de l'Algérie dans la technologie PBMR « ouvre une réelle opportunité pour les deux pays africains à coopérer en matière de nucléaire ». A signaler qu'en plus de l'Algérie, 5 autres pays arabes ont également été conviés à prendre part à ce sommet international sur la sécurité nucléaire. Il s'agit de l'Arabie Saoudite, de l'Egypte, des Emirats arabes unis, de la Jordanie et du Maroc. Ainsi qu'il fallait s'y attendre, toutes les grandes puissances nucléaires (Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Pakistan et Inde) participeront également à ce rendez-vous qui pourrait s'avérer déterminant pour ce qui est de la gestion par la communauté internationale du dossier du nucléaire.