Le vice gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Ali Touati, a affirmé à Bruxelles, à l'occasion du Forum de Crans Montana, que le système bancaire algérien n'a pas été exposé à la crise financière internationale, et que la politique "stricte" de placement des réserves de la Banque d'Algérie à été "payante". "L'Algérie a opté depuis très longtemps pour une politique très prudente en matière de régime de change, ce qui a fait que le système bancaire algérien n'a pas été exposé à la crise financière internationale, du fait que les mouvements de capitaux sont rigoureusement contrôlés par la Banque d'Algérie", a expliqué M. Touati. Interrogé à ce sujet, il a ajouté: "Nous restons au régime de la convertibilité courante conformément à l'article 8 du statut du FMI, et nous avons toujours refusé d'ouvrir ce qu'on appelle le compte capital, c'est-à-dire permettre à notre épargne éventuellement de s'expatrier en cas de crise majeure. Donc, la politique prudente de la Banque d'Algérie a été payante. Elle n'a perdu aucun dollar". Sur les réserves placées à l'étranger, M. Touati a soutenu que "la Banque d'Algérie place ses réserves selon des règles très strictes. La première priorité est de s'assurer de la sécurité des placements. Elle ne place ses réserves que dans des institutions sûres, comme les banques centrales ou les trésors publics des principales puissances économiques et financières", a-t-il expliqué. Le deuxième critère que s'impose la Banque centrale d'Algérie, a-t-il poursuivi, "est la liquidité", en expliquant que "la Banque d'Algérie place ses réserves dans des marchés très profonds pour, le cas échéant, les récupérer pour des besoins urgents". Il soutiendra, d'ailleurs, que le critère de rentabilité n'intervient qu'en troisième priorité, ce qui justifie, selon lui, "la faible diminution des revenus des placements, du fait que les taux d'intérêts dans le monde ont considérablement baissé avec la crise". Chiffres à l'appui, M. Touati, indiquera qu'après une chute de près de 46% des recettes d'exportations d'hydrocarbures en 2009, la position financière extérieure de l'Algérie "reste confortable à en juger par le niveau des réserves officielles de change (148 milliards de dollars à fin décembre 2009), équivalant à trois années d'importations de biens et services".