"Oui, Votre Honneur, dira G.M., âgé de 24 ans, je reconnais avoir porté un coup de couteau à la victime. Mais c'est parce qu'elle avait proféré des injures à l'encontre de ma mère." Cela résume l'affaire jugée hier par la cour d'Oran qui a condamné le mis en cause à 15 ans de réclusion. «Mais je n'ai tué personne!», hurlait encore l'accusé avant de brutaliser verbalement et en pleine audience le fils de la victime. «Dis-leur, toi, que ton père n'était pas mort lorsque vous êtes arrivés sur les lieux.» Les faits se sont produits à Arzew, au mois de ramadhan dernier. Le mis en cause, quelques heures avant la rupture du jeûne, était assis au milieu d'un terrain vague. Il est rejoint par sa future victime qui lui intime l'ordre de changer d'endroit, parce que c'est là qu'il avait l'habitude de se mettre. Et voilà d'où part la dispute! Selon G.M., la victime n'avait pas apprécié qu'il refuse de quitter les lieux et s'était emportée en l'offensant par des insultes touchant à l'honneur de sa mère. Hors de lui, G.M. se saisit alors d'un couteau et porte un coup à la victime au niveau de l'omoplate, la laissant agoniser. Elle rendra l'âme avant d'arriver à la salle de soins de la localité où elle était évacuée. Ce n'est que deux jours plus tard que le mis en cause s'est rendu à la police, avouant que c'était lui l'auteur du coup de couteau mais en précisant que ce n'est pas lui qui… a tué. Hier à la barre, le mis en cause maintenait ses déclarations mais le rapport de l'autopsie a conclu que la mort est «due au coup donné à l'aide d'un objet pointu et tranchant, ayant atteint le cœur et provoquant une forte hémorragie qui est à l'origine du décès». Par ailleurs, et selon le rapport d'expertise psychiatrique, l'accusé souffrirait de troubles psychiatriques et avait déjà séjourné en milieu hospitalier d'où il avait pris la fuite en 2008. Toutefois, deux médecins ont insisté sur le fait qu'au moment du drame, l'accusé était en pleine possession de ses facultés.