«Que voulez-vous, dira la vieille maman, certes il m'a frappée et chassée de la maison, mais je ne peux maintenir ma plainte contre mon fils». L'auteur de ces faits innommables est T.K, âgé de 43 ans. Ce jour-là, sans crier gare, il rentre à la maison et prend sa mère à partie avec une telle furie qu'elle-même n'arrive pas à expliquer. Elle sera assommée d'un coup de poing, que le mis en cause lui assénera, puis traînée jusqu'à la porte de la maison. Blessée au plus profond d'elle-même, elle saisira la justice et présentera un certificat médical stipulant une incapacité de quatre jours sauf complications. Jugé en première instance, le fils indigne a été condamné par le tribunal d'Oran à la peine d'une année de prison ferme pour violence sur ascendant. Appelé ce jeudi devant la cour d'appel, le prévenu qui a eu à méditer de son acte, durant ces quelques mois passés à l'ombre, reconnaîtra les faits et affirmera que lui-même ignore pourquoi il a agi de la sorte. «Votre honneur, c'est ma mère et je n'ai qu'elle dans la vie» dira-t-il. Citée, la maman, retenant difficilement ses larmes, déclarera qu'elle pardonne à son fils. «Votre honneur, dira-t-elle en s'adressant au président de l'audience, jamais de la vie il n'a eu une parole encore moins un geste violent à mon égard». Le magistrat sermonnera alors le mis en cause : «Vous voyez, vous êtes la chair de sa chair et vous vous êtes comporté avec elle d'une façon impardonnable. Pourtant elle vous pardonne et ne veut pas vous voir en prison». Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public demandera le maintien de la première peine. L'affaire a été mise en délibéré.