Le secrétaire général du FLN ne voit pas la nécessité de promulguer une loi contre la corruption si l'on n'applique pas celle qui existe déjà. Interrogé, à ce propos, au cours d'une conférence de presse organisée hier à l'issue de la réunion du comité central, Abdelaziz Belkhadem dit ne pas comprendre pourquoi on crée un climat de peur et de suspicion. L'ancien chef de gouvernement ajoutera : "La corruption est un fléau qu'il faut combattre sous toutes ses formes. Pas seulement en promulguant des lois, car notre arsenal juridique est suffisant. Le plus important est de prévoir en actionnant les mécanismes de contrôle populaire, policier et juridique, et en instaurant la transparence". M. Belkhadem n'a jamais caché ses divergences avec M. Ouyahia, le Premier ministre, quant à la manière de lutter contre la corruption. Il l'a répété, hier encore, "on ne doit pas instaurer un climat de suspicion pour ne pas paralyser le pays. Il y a de bons gestionnaires, il ne faudrait pas les mettre à l'index au moment où on lance un nouveau programme quinquennal de 300 milliards de dollars. Nous avons besoin des bons gestionnaires" a-t-il dit, allusion à la campagne d'enquêtes concernant les scandales qui ont conduit bon nombre de responsables en prison. Comment protéger les cadres? "En augmentant leurs salaires" dira Belkhadem qui estime que "la loi doit être appliquée strictement contre ceux qui sont reconnus coupables de corruption mais il est nécessaire de prendre le temps de vérifier". La conférence de presse a été organisée a siège du parti en présence des 15 membres du bureau politique dont deux femmes. "C'est une avancée considérable" selon Belkhadem. Au sujet du manque de représentation des jeunes, le SG du FLN dira "je n'ai pas choisi de jeunes pour ne pas créer de clash entre les organisations estudiantines représentées au sein du Comité central». Concernant les cadres écartés du Bureau politique, Belkhadem évoque un choix difficile, d'une nouvelle ère qui nécessite une nouvelle équipe. "Ceux qui n'ont pas été choisis n'ont pas démérité" a-t-il commenté. A une question relative à la proposition de la loi criminalisant le colonialisme, Belkhadem estime que sans cette loi, "le FLN a toujours considéré que le colonialisme est un crime condamnable". Des relations avec le Maroc, le SG du FLN dira ne pas comprendre ce qu'attend le Maroc de l'Algérie. "C'est lui qui négocie avec le Front Polisario et c'est lui qui montre l'Algérie du doigt". Interrogé sur le changement du gouvernement, il dira seulement que ce changement est inévitable, "qu'il interviendra tôt ou tard".