La bavure policière, à l'origine de la mort d'un jeune homme de 22 ans, continue d'alimenter la chronique. Le policier, auteur du tir sur le jeune Hamza Belarbi, a été présenté devant un juge instructeur. Par ailleurs, les agents qui participaient à l'opération et qui étaient, donc, témoins de la bavure ont également fait l'objet de la même mesure judiciaire. Une source locale indiquait, hier, que 20 jeunes, interpellés au cours des émeutes qui ont suivi cet événement, ont comparu devant le tribunal de Boumerdès pour trouble à l'ordre public et destruction de biens. Ces jeunes avaient exprimé violemment leur colère suite à «l'assassinat de sang-froid», à Zemmouri, de leur ami et voisin Hamza Belarbi. Parmi les jeunes arrêtés figurent des étudiants de la cité universitaire des 2000 lits. Pour rappel, alors qu'il faisait du footing dans la forêt environnante de la ville, feu Hamza Belarbi aurait été touché de huit balles tirées par un policier dont une entre les yeux. Le défunt n'avait pas entendu les policiers qui lui intimaient l'ordre de s'arrêter en raison des écouteurs de son MP3. Pensant à un refus d'obtempérer, les policiers ont alors tiré sur lui. Cette bavure a engendré une colère qui ressemblait, à bien des égards, à celle vécue, il n'y a pas très longtemps, dans une autre région de la Kabylie, suite à l'assassinat de Guermah Massinissa dans les locaux de la gendarmerie nationale de Beni Douala. La mort de Hamza Belarbi a provoqué des affrontements, d'une rare violence entre les jeunes manifestants et les forces antiémeutes, qui ont duré plus de trois jours. Des blessés ont été déplorés ainsi que des dégâts matériels importants ont été également causés à certains édifices publics, entre autres, l'ADE, la CNAS, les Impôts. Aujourd'hui, les manifestant et les familles proches de Hamza Belarbi demandent que justice soit faite. La comparution du «policier meurtrier» est une première réponse des pouvoirs publics. L'instruction de cette affaire prendra, sans doute, du temps avant que le juge instructeur ne rende son verdict. La tournure des événements vécus par la ville côtière de Zemmouri n'a pas laissé indifférentes les autorités de la wilaya. Tout en les déplorant, le wali de Boumerdès, Brahim Merad, est revenu sur le sujet donnant la version officielle des faits lors de son intervention à la session ordinaire de l'APW. Une probable rencontre d'un groupe terroriste avec des éléments d'un réseau de soutien, dans la forêt du Sahel, était à l'origine du déplacement en cet endroit d'une patrouille de police composée de neuf éléments. À la vue des policiers, trois jeunes ont pris la fuite. Deux d'entre eux se sont arrêtés suite aux sommations tandis que le troisième –la victime- a continué sa course. «Il s'agit d'une seule balle, et non de plusieurs, qui a été tirée par un policier laquelle, malheureusement, a touché mortellement la victime à la nuque», a précisé le chef de l'exécutif de la wilaya de Boumerdès. En attendant les résultats de l'autopsie, «la justice est déjà saisie de cette affaire», a-t-il ajouté.