Une source bien informée, relevant de l'Office National des Droits d'Auteurs, ONDA, a rapporté que près de 72 maisons d'édition ont procédé à la fermeture et l'arrêt de leurs activités, en moins de deux ans, dont celle de Disco Maghreb, connue sur le plan national et l'une des premières éditions de la région ouest à avoir introduit les compact discs dans cette même région, au début des années 1990. Nos sources ont renvoyé les causes de la fermeture de ce grand nombre de maisons d'édition au fléau du piratage qui a pris beaucoup d'ampleur, ces dernières années. Les CD gravés inondent le marché informel et portent préjudice aux revenus des éditeurs et des artistes qui risquent de déclarer faillite, si ce phénomène continue de sévir sur les professionnels du métier. Mohamed, le propriétaire d'une maison d'édition, se trouvant rue des Aurès, nous dira qu'il a été obligé de changer d'activité, et ce, après avoir subi de grands préjudices à l'effet du piratage. Si l'on voit que les CD qui coûtent aux éditeurs entre 80 et 100 DA le CD, en prenant en considération toutes les étapes par lesquelles passent l'enregistrement du CD, alors que les CD piratés se vendent sur les marchés informels à 50DA seulement, ce qui cause des dommages et pour le chanteur et pour la maison d'édition.» Sachant que notre éditeur a carrément changé de métier et de domaine, puisqu'il est passé finalement à la boucherie. Amine, le propriétaire de la maison d'édition, La Voix d'Or, nous dira de son côté: «La tutelle, chargée de l'opération de contrôle, nous oblige à fonctionner, selon des critères légaux, en intensifiant les inspections des représentants de l'ONDA, au moment où nous avons en parallèle des marchands ambulants qui étalent leurs produits près de nos locaux, au vu des commissions concernées et sans qu'ils ne soient sanctionnés, ceci pousse les éditeurs à utiliser tous les moyens possibles pour échapper à la fiscalité, étant donné que la tutelle adopte la politique de deux poids deux mesures.» Un autre vendeur de CD au centre ville indiquera également que toutes les opérations entreprises par ces derniers sont légales et sont donc sanctionnés pour des raisons très futiles, se rapportant aux jaquettes des CD ou aux écritures illisibles, alors que les marchands illicites bénéficient librement de revenus assez considérables en vendant les CD piratés.» De leur côté, les responsables de l'ONDA ont invité les maisons d'édition à multiplier les efforts et à travailler en collaboration avec les mêmes services, et ce, dans le but de mettre terme au phénomène du piratage dans les différents domaines, notamment en ce qui concerne le piratage des disques, en les appelant à faire appel aux services de l'ONDA dans le cas où ils parviendraient à démasquer les têtes pensantes de l'opération de piratage et les traduire ainsi en justice.»