Le programme d'électrification rurale dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès semble accuser un préjudiciable retard sur les échéanciers de réalisation prévus initialement par les pouvoirs publics locaux et centraux. Il s'agit là surtout des projets inscrits ou en voie de l'être pour les centres ruraux à faible densité de population ou des fermes disséminées dans certaines zones enclavées de la wilaya. Parmi les nombreux cas soulevés par des élus ou par les citoyens eux-mêmes, le problème semble se poser avec une certaine acuité pour les habitants et exploitants de l'ex DAS «Si Abdelmalek Youcef» qui désespèrent d'attendre, depuis 1995, l'arrivée de l'électricité. Dans une requête adressée ces dernières semaines aux autorités locales, les signataires ne manquent pas de faire part de leurs vives préoccupations devant le retard accusé par les organismes techniques pour le lancement de l'opération d'électrification de leurs fermes situées pour la plupart à proximité immédiate du village de Hassi Zahana. Les familles Tires, Talhaoui, Brahmi, Khatir, Slimani, Telah, Boudjia Adjdouj, Boutlelis ne s'expliquent pas les raisons de telles tergiversations qui leur causent autant de désagréments dans leur vécu quotidien. «Nos enfants, à l'instar de ceux du reste de la commune, n'ont pas droit à la télévision ou, à tout le moins, l'éclairage nécessaire pour faire leurs devoirs scolaires dès la nuit tombante.» Dans la même correspondance, les intéressés tiendront à rappeler qu'une demande collective a été déposée déjà en 1995 auprès de la direction des mines et de l'industrie de la wilaya. L'inscription du projet sous forme d'opération est intervenue en 2000-2001. Un plan de situation limitant la zone considérée aurait été même établi... Mais depuis, rien n'a été fait, souligne-t-on par dépit. Dans cette zone d'habitations éparses, le problème ne semble pas se limiter au seul usage domestique de l'électricité. Les pères de familles qui sont, pour la plupart, des exploitants agricoles, n'espèrent pas moins utiliser cette même énergie pour l'irrigation agricole et diversifier ainsi la pratique agricole limitée jusque-là à quelques cultures en plein champ associées aux élevages bovins et/ou ovins. Certains de ces fellahs qui espéraient, avec l'arrivée de cette nouvelle ressource énergétique, pratiquer le maraîchage ou réaliser des vergers sur leurs terres, ont fini très vite par déchanter. A ce jour, les appareils électriques de pompage acquis au prix fort pour équiper leurs puits ou leurs bassins d'irrigation, sont mis tous à l'arrêt. «Jusqu'à quand va durer cette situation ?», se demande-t-on.