Comme chaque année, cette période met à rude épreuve certaines administrations chargées de servir les citoyens bénéficiaires de la prime annuelle de scolarité. En effet, et en l'absence d'un traitement efficace de ce dossier par les APC, normalement en possession des informations et autres statistiques relatives à leur population - naissances, décès, situation familiale, activités du citoyen…-, ce sont les établissements scolaires, tous paliers confondus, qui sont forcés de jouer ce dur rôle. Malheureusement, les résultats de l'étude des volumineux et nombreux dossiers déposés auprès des directions des écoles ne font pas que des mécontents, sachant que certains directeurs, mis entre le marteau de l'APC et l'enclume des parents, ont été moult fois agressés verbalement et même physiquement par des parents se disant lésés. Pourtant, les établissements scolaires, selon le texte régissant cette opération, ne font que collecter les dossiers de leurs élèves concernés selon un quota par catégorie arrêté par la direction de l'Education. S'agissant de l'étude de ces dossiers, elle se fait au niveau du siège de chaque daïa par une commission installée par le chef de daïra à cet effet. Et le plus dur pour tous, est cette opération d'assainissement des listes des heureux bénéficiaires à choisir parmi des milliers et des milliers de familles nécessiteuses. En effet, le postulant devra réussir un vrai parcours de combattant pour pouvoir percevoir ces 3.000 dinars censés couvrir les frais d'achat des fournitures scolaires, tabliers et autres livres pour chaque enfant scolarisé. Les citoyens sont donc obligés de se déplacer non seulement vers les antennes d'APC en vue d'obtenir les fameuses «attestations de besoins», légalisées avec déclaration sur l'honneur et se faire délivrer une attestation de chômage ainsi que les pièces d'état civil -extrait de naissance et fiche familiale du demandeur-. Le périple continue ensuite auprès des services des impôts et ceux de la CASNOS pour se faite délivrer deux documents que le citoyen redoute beaucoup. Ces pièces, photocopiées en plusieurs exemplaires et accompagnées d'une copie d'une pièce d'identité, seront déposées enfin auprès des établissements scolaires concernés qui, à leur tour, les transmettront à la daïra pour étude. C'est ainsi que depuis quelques jours déjà, des citoyens dans la wilaya de Tiaret affluent vers les mairies pour s'enquérir des démarches à suivre dans ce domaine. Là, l'accueil réservé aux citoyens n'est pas souvent chaleureux quand on sait que certains sièges d'APC, à l'exemple de celui de Frenda, souffrant d'un manque de personnel et matériel flagrant, subissent les effets de cette ruée. Trois guichets, quelques bancs, quelques tables et une équipe novice, puisque composée de jeunes inexpérimentés et rémunérés par le biais du pré emploi, suffira-t-elle pour satisfaire une population de plus de 55.000 habitants sans compter les usagers des communes voisines, ceux dont les enfants sont nés à l'hôpital «Ibn Sina» et donc inscrits automatiquement sur les registres d'état civil de cette grande ville?