Des experts médicaux ont estimé, hier à Alger, que l'augmentation des taxes liées au tabac et l'application de sanctions répressives à l'égard des fumeurs dans les lieux publics, peuvent être des "moyens efficaces" dans la lutte anti-tabac. "Il faut augmenter le prix du tabac pour en diminuer la consommation, à l'instar de ce qui a été entrepris en Europe où il s'est avéré que la hausse des prix a entraîné une diminution de la consommation", ont souligné les experts lors de la célébration de la Journée mondiale sans tabac sous le thème "Tabac et appartenance sexuelle : la question du marketing auprès des femmes". Le sous-directeur de la prévention auprès du ministère de la Santé, Youcef Tarfani, a assuré que la consommation du tabac en Algérie a atteint les 40% chez les hommes et 10% chez les femmes (selon une enquête de 2005), en soulignant que l'augmentation des prix du tabac pourrait diminuer ces pourcentages. "Les résultats préliminaires d'une enquête récente, entamée en 2010, dans 4 wilayas (Alger, Oran, Ouargla et Batna) ont révélé que 15% des fumeurs sont âgés de 15 ans et plus avec une grande prévalence des 26/35 ans". Le responsable de la prévention a indiqué qu'une campagne de sensibilisation contre les effets néfastes de ce fléau demeure nécessaire, pour une lutte plus efficace et plus rigoureuse. Le professeur Douagui, chef de service au CHU de Beni Messous, a estimé pour sa part que l'application de sanctions contre ceux qui fument dans les lieux publics est un moyen efficace de lutte contre le tabagisme. "L'Algérie détient 18 textes de loi de lutte contre le tabagisme, nécessitant une application rigoureuse afin de protéger les fumeurs passifs des effets dévastateurs de ce fléau", a-t-il estimé.