Les enfants du monde fêtent, aujourd'hui, leur journée mondiale dans une ambiance de joie et de bonheur. Mais alors que certains d'entre eux assistent à des pièces théâtrales ou des visites de divertissement et de distraction en cette occasion, d'autres ne trouvent même pas de quoi se vêtir ou se nourrir, à l'exemple de Mohamed qui passe, chaque jour, de longues heures au marché de la rue des Aurès, ex-La Bastille, en compagnie de ses trois frères à travailler comme porteurs de couffins et ce, après avoir été privés de scolarisation et de logement. Tout comme Nabil, âgé à peine de 12 ans, qui s'est retrouvé, bien avant l'âge, responsable d'une famille constituée de 05 membres. Après une longue journée de travail, Nabil, tout ému, nous racontera sa vie, disant qu'il habite avec sa famille une maison qui ressemble plutôt à une grotte, dans l'un des plus grands quartiers populaires de la ville. Il avancera: «Notre père nous a quittés alors que je n'avais que 03 ans, sans rien nous laisser, vu que c'était un simple vendeur, et comme ma mère est atteinte d'une maladie, j'ai dû quitter l'école et j'ai commencé à faire des petits boulots, vendant ainsi des sacs en plastique ou des bonbons. Après quelques années, j'ai commencé à travailler comme porteur au niveau des marchés de la Bastille et Michelet, un travail très épuisant, vu que les couffins sont parfois trop lourds et les distances longues, contre la modique somme de 30 ou 50 DA au maximum. J'aide aussi les marchands à porter leurs tables. Nabil poursuivra également: «Mon frère a lui aussi quitté l'école, pour m'aider. Nous passons toute la journée au marché et nous ne rentrons à la maison qu'à 19 h.» Il ajoutera aussi que des dizaines d'enfants, tout comme lui, se retrouvent, un jour ou l'autre, forcés à travailler pour assurer leur gagne-pain. Mohamed nous racontera aussi qu'il n'avait jamais fêté cette journée de l'enfance. Il ne connaît que deux fêtes, celles de l'Aïd El Fitr et El Kébir qui sont à peine différents des autres jours, vu que sa famille ne peut pas se permettre d'acheter les vêtements de l'Aïd et encore moins, le mouton de l'Aïd El Adha.