Des sources bien informées du ministère de l'Education nationale ont révélé que le taux de réussite au Brevet d'Enseignement Moyen (BEM) a atteint cette année 62%, une première depuis l'indépendance. Ce taux a été calculé après la seconde correction, alors que la troisième correction devrait encore l'augmenter. Selon nos sources, le taux de passage au lycée serait de 75%. Les chiffres que nous avons pu obtenir révèlent que, sur un total de 504.463 candidats au BEM, près de 313.000 ont décroché leur examen, sans recours à la moyenne générale de l'année. Ce chiffre est donc appelé à augmenter en comptabilisant la moyenne de passage de chaque élève, ce qui donnerait un taux de 75%. Le nombre d'élèves qui accèderont au cycle secondaire passerait ainsi à plus de 378.000. Ce taux de réussite est atteint pour la première fois depuis l'indépendance. L'année dernière, il était de 53%, soit une hausse avoisinant les 10% cette année. Le taux de passage au secondaire était, quant à lui, de 70% en 2009. Il est également à noter que le nombre de candidats au BEM est cette année en baisse de 71.000 candidats, comparé à l'an dernier. Lors de la précédente session, ils étaient près de 600.000 à se présenter au BEM. Les premières données obtenues par Echourouk reflètent des taux de réussite importants, sinon les plus importants, au niveau des directions de l'Education d'Alger, en tête la direction de l'Est avec un taux de 58%. Dans certains établissements de la capitale, le taux de réussite a atteint 92%, et des moyennes de 17 et 18 ont été obtenues par nombre de lauréats. Concernant le bac, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) s'attend à un taux de réussite qui avoisinerait les 70%. Un taux jamais atteint dans l'histoire de cet examen en Algérie. Pour Idir Achour, porte-parole du CLA, « il y a trois éléments essentiels qui laissent prévoir un taux de réussite oscillant entre 65 et 70%. A commencer par le niveau des élèves et les sujets élaborés. «Les sujets étaient abordables, à l'exception de la langue française pour les filières de langues étrangères, mais pour les deux autres, à savoir l'allemand et l'espagnol, les enseignants estiment que l'ensemble des questions étaient plutôt faciles», affirme le syndicaliste. Vient ensuite le contenu du programme scolaire. «Les candidats ont été, indique-t-il, examinés selon les cours des deux premiers trimestres. Le programme n'était pas aussi volumineux, car les candidats n'ont pas eu le temps d'achever la totalité du programme». Le CLA estime, enfin, que la fraude a battu des records, cette année. «La fraude participe malheureusement à ces bons résultats attendus. Avoir 25 candidats par salle n'est pas une mince affaire pour les surveillants. De plus, nous avons enregistré plusieurs cas d'agression de la part des candidats. Des menaces et des provocations envers les enseignants, particulièrement les enseignantes, ont été également signalées. La peur reste dans ce cas légitime», souligne Idir Achour.