C'est l'ultime épisode d'un bras de fer sans précédent qui oppose les transformateurs privés de lait à l'Office national interprofessionnel de lait (ONIL). Hier, l'ONIL est sorti de sa réserve pour dire que la politique du ministère de l'Agriculture tend à atteindre un taux d'intégration de 30%, la fin de 2010, du lait cru dans la production du lait en sachet subventionné. C'est une manière de dire que la transformation de lait en poudre est une politique vouée à la disparition. Le directeur général de l'ONIL, Hafid Djellouli, intervenant sur les ondes de la radio nationale, a indiqué que durant l'année écoulée, le taux d'intégration était seulement de 18%. Plus explicite, le DG de l'ONIL a précisé que la collecte du lait cru est passée de 218 millions de litres en 2008 à 312 millions de litres en 2009. Environ 6,5 milliards de dinars ont été déboursés dans le cadre de la politique nationale d'intégration de lait cru par les laiteries. La subvention accordée par l'Etat, évaluée à 12 milliards de dinars en 2009, est de 12 DA/litre à l'éleveur, de 5 DA/litre au collecteur, et de 4 DA/litre à l'intégration du lait cru dans la production du lait en sachet subventionné à 25 DA/litre. Ces précisions sont, en quelque sorte, un avertissement lancé à l'adresse des transformateurs qui sont contraints, tôt ou tard, soit de fermer soit de faire dans la collecte de lait cru. Il est question, d'après M. Djellouli, de réduire davantage la facture de l'importation de la poudre de lait. Pour justifier la politique du gouvernement en la matière, il fera comprendre qu'il a été décidé de mettre en marche un dispositif incitatif afin d'encourager les laiteries à travailler avec les éleveurs et les collecteurs. Pour étayer davantage ses dires, il a déclaré que les importations de poudre de lait ont atteint 120.000 tonnes en 2009, en baisse par rapport à 2008 (145.000 tonnes). La facture des laits et produits laitiers s'est établie à 862,76 millions de dollars en 2009 contre 1,28 milliard de dollars en 2008.