Pour la deuxième fois consécutive, des habitants du bidonville de Sidi Salem dans la wilaya d'Annaba investissent la rue de manière musclée. Dans cette région, les émeutes ont pris rendez-vous avec l'été. Après une première tentative avortée, avant-hier, par les éléments de la brigade anti-émeutes, des centaines d'habitants du bidonville de Sidi Salem sont revenus à la charge hier. Dès le petit matin, les émeutiers ont repris possession de la voie publique pour protester contre la décision des autorités locales d'implanter leurs futurs logements sur les hauteurs de la commune d'El Bouni. Une décision qui ne les agrée pas car ils revendiquent les logements achevés de la cité implantée en face du pôle universitaire, à 5km de la commune chef-lieu de wilaya. Les habitants frondeurs sont animés par deux soucis. Ils ne veulent, d'abord, pas habiter sur les hauteurs de la commune d'El Bouni, puis ils refusent de demeurer encore dans leur situation précaire jusqu'à l'achèvement de ces habitations qui sont toujours au stade de choix de terrain. En un mot, ils exigent leurs logements, maintenant. D'où ce retour à la charge. Hier, des centaines d'habitants, en majorité des jeunes, ont bloqué la RN44 qui mène d'Annaba vers El Tarf. Moyennant des objets hétéroclites et des pneus incendiés, ils ont dressé des barrages et paralysé la circulation automobile sur cet important axe routier. Non contents de la présence sécuritaire, les émeutiers, majoritairement des jeunes, s'en sont pris aux éléments des forces de l'ordre présents en force sur les lieux en leur lançant des projectiles. Conséquences, plusieurs policiers ont été blessés. Les éléments des forces de l'ordre n'ont pas tardé à répliquer par des tirs de gaz lacrymogènes avant de se lancer à la poursuite des émeutiers et procéder à l'arrestation de plusieurs d'entre eux. Les échanges musclés entre les deux parties se sont soldés également par d'autres inconséquences. Plusieurs personnes, femmes et vieillards, ont été incommodées par l'inhalation du gaz. Elles ont été évacuées sur le centre hospitalier universitaire d'Annaba par les éléments de la Protection civile. On dénombre également beaucoup de blessés parmi les émeutiers et les policiers. Selon des sources policières, plusieurs émeutiers ont été interpellés. Parmi eux, certains –le nombre n'a pas été précisé- ont été présentés devant le procureur de la République du tribunal d'El Hadjar. Ils ont été placés sous mandat de dépôt. Conséquemment, le calme est revenu mais reste précaire sachant la détermination des habitants frondeurs, soutenait, hier, une source locale.