S'exprimant samedi sur les ondes de la radio nationale, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la toxicomanie, un médecin exerçant à l'hôpital de Blida a fait part de près de 6.000 personnes qui ont séjourné dans l'établissement dans lequel il exerce. Il s'agit, exactement, de 5.900 toxicomanes qui ont transité par l'hôpital pour des soins ou cures de désintoxication. C'est dire si le fléau de la drogue a pris des dimensions inquiétantes. Reconnaissant que le nombre de toxicomanes en Algérie est en constante croissance, le praticien a déclaré que 15 centres de cure pour toxicomanes seront construits d'ici 2014 dans le pays. Actuellement, seuls deux établissements assurent la prise en charge des toxicomanes, les hôpitaux de Blida, justement, et d'Oran. Selon l'intervenant, les 15 établissements évoqués se chargeront de l'accueil des toxicomanes qui y séjourneront pour effectuer des cures qui dureront jusqu'à trois semaines. A la même échéance, une cinquantaine de centres de traitement seront réalisés dans différentes wilayas du pays pour assurer les consultations médicales et autres traitements contre la toxicomanie et la consommation des drogues de tous types, toujours selon le même médecin. Evoquant l'ampleur de ce fléau dans la société, le Dr. Belaïd a tiré la sonnette d'alarme sachant que «la consommation des drogues fait des ravages dans les milieux juvéniles dès lors que les stupéfiants sont introduits dans les lycées et même les collèges en Algérie». En plus des traitements, la prévention elle aussi doit être intensifiée afin d'endiguer la consommation des drogues, a-t-il ajouté. Le président de l'association des pharmaciens avait déclaré, sur les mêmes ondes, que les jeunes découvrent la drogue (psychotropes) en consommant un comprimé du traitement que suit une grand-mère, un voisin ou un ami. «La volonté de tester un calmant ou un antidépresseur, suite à un problème ponctuel, fait qu'on prend un comprimé, puis un second, jusqu'au moment où l'on se rend compte que l'on est dépendant», a-t-il dit en substance.