Selon les statistiques du laboratoire de toxicologie du CHU Ben Badis de Constantine, présentées à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la toxicomanie par le Pr Belmahi, chef de service, 40% des expertises concernant les décès en médecine légale et en urgence sont dus à la consommation de la drogue. «Sur l'ensemble de ces décès, le tiers représente des femmes», a expliqué hier le professeur qui précise que «56% des décès sont dus à une association psychotropes-alcool-cannabis, alors que le reste, soit 44%, est dû à la consommation de psychotropes». Lors de son intervention, le toxicologue a souligné que pour le traitement, «aucune formule magique ne permet d'éliminer la toxicomanie du jour au lendemain. Le traitement médical (sevrage) entraîne une réduction prolongée de la consommation de drogue, mais ceci ne suffit plus, car ennui, anxiété, frustrations et recherche de sensations fortes trouveront leurs réponses à travers la drogue». Le consommateur régulier, selon le Pr Belmahi, est très maigre, son regard est fixe, il est las, il a des insomnies et son organisme, affaibli, peut développer de nombreuses maladies (endocardite, infection de la membrane interne et des valves du cœur). Les utilisateurs chroniques peuvent éprouver des troubles pulmonaires en raison des effets des opiacés sur la respiration. Par ailleurs, faire face à la toxicomanie reste un défi permanant et une approche à long terme exigeant patience et persévérance, surtout lorsqu'on sait que seulement 2 centres hospitaliers de cure et de lutte contre la toxicomanie sont opérationnels. Ils ont été créés en 1996 à Blida et à Oran. Il y a également 3 cellules intermédiaires de soins des toxicomanes (Cist) à Alger, Sétif et Annaba. A Constantine, il n'y en a pas encore. 12 centres de cure et 53 Cist sont en voie de réalisation. Sur un autre volet, celui de la prise en charge des toxicomanes, le Dr Ben Arab, coordinateur national de la fédération de lutte contre la drogue et la toxicomanie, a insisté pour sa part sur le volet prévention qui constitue une urgence par le biais des informations médiatiques continues, limiter les conséquences néfastes avant l'apparition des symptômes ou rapidement après et améliorer la qualité de vie des personnes touchées surtout médicale et administrative.