Alors que la question avait provoqué un débat passionné qui avait l'avait obligé à faire marche arrière, notre ministre de l'Education a décidé de faire porter un tablier unique aux élèves, dès la prochaine rentrée scolaire, selon notre confrère Le Courrier d'Algérie. Selon le quotidien cité, jeudi lors de la Conférence nationale des directeurs de l'éducation visant la préparation de la prochaine rentrée scolaire, Boubekeur Benbouzid, a affirmé que la décision portant sur l'obligation du port de tabliers unifiés par tous les élèves était «irrévocable». Qu'est ce qui fait courir le ministre le plus impopulaire d'Algérie? Le fait d'avoir été reconduit dans ses fonctions, alors que sa (re)reconduction à la tête de l'Education nationale lui permet de battre tous les records de longévité dans un gouvernement? «En tant que premier éducateur, Benbouzid devrait savoir qu'un élève qu'on oblige à mettre un tablier, peut décider de quitter l'école. Pourquoi alors s'entêter?» commentera un futur lycéen de terminale qui avait refusé de porter le tablier, l'année dernière, ajoutant «pourquoi, dans ce cas, décider de poursuivre en justice les parents des élèves pour lutter contre la déperdition scolaire. N'en est-il pas un peu responsable?». En effet, afin de lutter contre le phénomène de déperdition scolaire, qui touche les garçons en particulier, Boubekeur Benbouzid, s'est engagé à saisir la justice contre les parents d'élèves qui refusent la scolarisation de leurs enfants. Selon les chiffres qu'il a avancés, lors de la préparation de la prochaine rentrée scolaire, le ministre a préconisé l'analyse des causes de ce phénomène inquiétant, qui touche 24% des élèves de première année moyenne. Premier palliatif à cette situation, le ministre a souligné la nécessité d'octroyer, dès le début de la prochaine année scolaire, la bourse scolaire aux élèves issues de familles démunies. En effet, la pauvreté, l'instabilité familiale, et les problèmes avec les enseignants et l'administration, sont les principales causes de la déperdition scolaire en Algérie. Concernant le port du tablier unifié, le ministre de l'Eduction a mis en exergue la nécessité du port du tablier par chaque élève (bleu pour les garçons et rose pour les filles), déclarant que son département a pris toutes les mesures nécessaires pour la fourniture de ces tabliers en collaboration avec d'autres secteurs. Le ministre a sollicité le secteur privé pour soutenir la production publique (500.000 tabliers). Le ministre a tout de même prévu une soupape de sécurité en appelant les responsables des établissements scolaires «à ne pas priver des cours les élèves n'ayant pas acheté les tabliers et à faire preuve de compréhension à l'égard des familles nécessiteuses». Pour rappel, le 22 juin 2009, Benbouzid avait diffusé une instruction portant l'obligation du port du tablier en définissant ses couleurs pour les différents paliers de l'enseignement. La mesure était censée promouvoir la discipline, la bonne conduite et la bonne tenue à l'intérieur de l'école algérienne. Les enseignants ont critiqué cette décision, estimant que les problèmes de l'école de Benbouzid ne résident ni dan le port du tablier ni dans le choix de sa couleur.