Il semble que les citoyens de la ville d'Oran se sont, plus ou moins, habitués à voir de l'eau couler dans leurs robinets 24h/24, au niveau de certains quartiers, mais il n'empêche qu'ils continuent toujours de ne pas faire confiance en la qualité de l'eau reçue à leurs robinets, d'où la présence, dans les rues d'Oran, des colporteurs d'eau potable. Une réalité qui reflète le peu de confiance des Oranais vis-à-vis de la qualité de l'eau fournie par la SEOR. D'un autre côté, l'entreprise de la SEOR devra, pour sa part, relever ce nouveau défi en honorant sa part du contrat de fournir une eau potable à ses clients surtout lorsqu'on sait que l'Etat a insufflé un budget considérable en faveur de cette société pour mener à bien sa mission. Mais, en réalité, les colporteurs se sont montrés de véritables concurrents à la SEOR avec tous ses moyens logistiques et toutes ses enveloppes budgétaires colossales. C'est dire qu'avec tous ses atouts, l'entreprise chargée de servir une bonne eau aux citoyens n'a pu se débarrasser de ses concurrents qui continuent d'activer sur le marché de la distribution locale de l'eau. Sachant que l'enveloppe financière consacrée pour l'année en cours, concernant le réaménagement des structures de base, est estimée à 6.000 milliards de centimes. La présence de l'associé espagnol, en charge de la gestion de la SEOR, depuis 3 ans, nous pousse à nous interroger sur les efforts actuels et à venir qui seront consacrés au développement et à la promotion de la qualité de l'eau consommée par le citoyen. A ces interrogations, le chargé de communication de l'entreprise SEOR, Mouloud Bourekeche, indiquera: «La préoccupation première de l'entreprise est de fournir cet élément vital en grande quantité, ensuite réguler sa consommation». En ce qui concerne le phénomène des colporteurs qui trouvent toujours preneurs pour leur eau potable, c'est une vérité qui démontre l'échec de l'entreprise dans la mise à disposition d'une eau de qualité. A ce propos, le même interlocuteur dira que : «leur existence n'est qu'une question de temps et, qu'à cet effet, un avis d'appel d'offres a été lancé pour l'acquisition d'un laboratoire équipé d'une technologie de pointe dans le but de fournir une eau potable de qualité au consommateur, s'identifiant aux normes d'ISO 9001». Le chargé de communication, souhaitant ajouter quelques précisions concernant la qualité de l'eau des robinets, déclarera : «La crainte d'une mauvaise eau ne vient pas nécessairement de ce qui est pompé directement par le réseau de distribution, mais vu que l'eau est stockée dans des réservoirs impropres et qui ne sont jamais désinfectés que ce soit dans les restaurants ou dans les cafétérias, et même dans les foyers ». Toutes ces données prédisent une longue vie aux colporteurs d'eau. Le citoyen oranais se contentera uniquement de la disponibilité de l'eau dans les robinets et continuera à rêver de pouvoir, un jour, boire une eau semblable à celle bue par le consommateur ibérique.