La nomination, au poste de vice-premier ministre, de l'ex-ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales continue de retenir l'attention de l'opinion publique. Ce poste, unique dans les annales politiques de l'Algérie indépendante, vient apporter à son titulaire –Noureddine Yazid Zerhouni- un statut spécial dans la hiérarchie gouvernementale, mais aux contours non encore définis. En effet et théoriquement, ce fidèle du chef de l'Etat aura un regard sur toutes les décisions gouvernementales. Personnalité du premier plan dans le cabinet, M. Zerhouni assistera le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, dans l'exercice de ses fonctions, selon les termes de l'article 77 de la Constitution, et sera donc chargé de coordonner l'action gouvernementale et mettre un terme aux interférences et clivages au sein de l'Alliance présidentielle qui représente la majorité au gouvernement. Ouyahia et Zerhouni, qui partagent la même vision sur bien de dossiers, notamment sécuritaires et politique, constituent en outre un tandem de feu dans le nouveau staff gouvernemental, qui tend à privilégier la direction collégiale, pour répondre efficacement aux enjeux du moment. Vu que les responsabilités officielles du vice-premier ministre sont de répondre de la politique gouvernementale à la période des questions et de présider au cabinet en l'absence du premier ministre. Le retour au patriotisme économique, avec ses conséquences sur le plan international, a été également pour beaucoup dans ce choix présidentiel. D'autant que le Président a toujours œuvré pour un meilleur équilibre des pouvoirs. La création d'un ministre délégué à la Défense, rappelle-t-on, a suscité l'étonnement de la classe politique, avant que tout le monde se ravise et adhère à ce choix judicieux, considéré comme une courroie de transmission entre l'armée et la présidence. Au poste de vice-Premier ministre, Zerhouni aura, entre autre tâche, celles de superviser l'action de l'exécutif, mais aussi les Finances de l'Etat, d'autant plus forte que cette nomination est intervenu à quelques jours seulement de l'adoption du plan quinquennal de développement auquel l'Etat a consacré une enveloppe de près de 286 milliards de dollars. Homme de confiance du président, Yazid Zerhouni quitte ainsi son portefeuille de l'Intérieur, qu'il occupait depuis 1999 pour un autre poste qui n'a pas livré encore tous ses contours. Contrairement au poste de vice-président, qui a été maintes fois annoncé, le rôle du vice-premier ministre n'a pas été bien défini dans la loi fondamentale, de succéder à un Premier ministre sortant, qui démissionne ou qui meurt. Septiques, certains observateurs de la scène politique estiment que le portefeuille de Vice-premier ministre est un poste honoraire dans le gouvernement. De surcroît, il n'a aucune position en droit et aucune tâche ou responsabilité n'y est formellement rattachée. C'est-à-dire, il est sans portefeuille, quoique le président de la République peut assigner des tâches spécifiques en conjonction avec le titre. Il s'agit là d'une nouveauté dans l'architecture du gouvernement introduite à la faveur de la dernière révision constitutionnelle entreprise en novembre 2008. Face à ces spéculations, d'autres rappellent que l'ex-ministre avait demandé à plusieurs reprises à être déchargé de ses lourdes fonctions, pour raison de santé.