Le directeur général de la sûreté nationale, le général-major Hamel Abdelghani a initié ses sorties sur le terrain à travers les wilayas du pays par la circonscription de Mascara. Une série de projets nouvellement réceptionnés ou en voie d'achèvement et relevant de son département étaient inscrits dans le programme de sa visite. Sa première halte, le général-major Hamel l'a marquée à Zahana pour inaugurer officiellement le siège de la sûreté de daïra et ses dépendances, logements de fonction et célibatorium. C'est à la mesure d'une personnalité nationale de premier plan que la cérémonie s'est déroulée. Jamais les autochtones de Zahana n'ont assisté à une manifestation protocolaire de cette dimension. Même le wali, Larbi Merzoug, a suspendu son congé pour recevoir le DGSN. Au chef de sûreté de daïra de Zahana, nouvellement installé et qui lui présentait un bilan sur la criminalité et la délinquance concernant la localité et sur lequel le registre de la «répression» occupait une place prééminente, M. Hamel a formulé sa conception du travail de la police sans équivoque. «Notre mission doit s'accomplir par la prévention, l'éducation, le renseignement, l'aide et le secourisme. La répression doit intervenir en dernier lieu», a-t-il déclaré. Dans la foulée de ses orientations, le DGSN soulignera aussi le caractère intempestif des opérations de retraits de permis de conduire. Invité, après l'allocution du chef de sûreté de wilaya, à entrer dans l'enceinte du commissariat flambant neuf, le premier policier du pays s'est arrêté longuement au niveau du hall de réception du public pour marteler des directives qui annoncent une conception inédite de la police de proximité. «Placez un agent courtois et affable pour recevoir les citoyens», a-t-il dit. Pour la tenue du livre des doléances et la boite à idées mis à la disposition du public, le général-major Hamel a insisté sur l'affichage de l'information se rapportant à ces moyens de communication interactifs pour l'amélioration du travail de la police avec l'attribut du service public. Mais l'instruction la plus saillante du DGSN est certainement celle qu'il avait donnée dans l'espace des geôles et qui se rapporte aux droits du «gardé à vue» en matière d'assistance médicale, de téléphone et tout ce que stipule l'article 51 du Code de procédure pénale. A propos des conditions socioprofessionnelles, M. Hamel a recommandé la révision des normes pour les logements d'accompagnement qui demeurent nettement insuffisants. Constat partagé par le wali de Mascara, M. Merzoug. Selon le directeur central de la communication, le commissaire divisionnaire Amara, l'amélioration des conditions de vie, la gestion des ressources humaines et la consolidation de l'Etat de droit constituent les principaux chantiers du DGSN. A la question de La voix de l'Oranie si des audits sont assurés pour contenir et prévenir les dépassements, le commissaire Amara précise que des mécanismes sont mis en place au niveau de l'Inspection générale de la DGSN et que toutes les requêtes et doléances des citoyens sont suivies de procédure et font l'objet d'enquêtes et donc de décisions. En présentant les locaux et fonctions du nouveau siège de la sûreté de daïra, le commissaire de Zahana mentionnera dans son exposé, «la chambre noire». M. Hamel l'apostrophera et dira: «Ne parlez plus de «chambre noire», dites «laboratoire!» La sémantique ne traduit–elle pas une volonté de changement aussi?