Il n'est pas étonnant que la vie des spéculateurs soit longue. En effet, le citoyen algérien vit déjà l'ambiance du mois de Ramadan, avec la hantise de la hausse des prix. Témoins sont les nombreux étals qui sont pris d'assaut par les incorrigibles gros consommateurs en quête de produits de première nécessité et ce, à n'importe quel prix. Ce qui démontre que le marché du Ramadhan sera toujours aussi torride d'une année à l'autre. Poulet, viandes ovine et bovine, riz, frik, pois chiches … ce sont les différents produits les plus courtisés au niveau des marchés en ce moment et devenus traditionnellement indispensables durant le mois de Ramadhan, sachant que leurs prix connaîtront des hausses à vous couper le souffle. Ainsi, comme à chaque année et malgré les assurances des différents départements ministériels en charge de la régulation et du contrôle des prix et de l'Union générale des commerçants et artisans algériens de la disponibilité des produits de large consommation pendant le mois de Ramadhan, du fait, disent-ils, que «nous sommes en pleine saison de récolte de différents produits», le citoyen, lui, préfère prendre ses précautions. «Chaque année, on ne cesse de nous promettre des prix abordables pendant le Ramadhan mais la réalité est tout autre», affirme Z.N, un enseignant retraité. «Dès le début de ce mois sacré, les marchés affichent des prix vertigineux», estime un citoyen en train de faire le plein de produits de première nécessité, rencontré au niveau du marché populaire du «Volvani» pourtant réputé pour ses prix imbattables et son… insalubrité. Désormais, depuis déjà une semaine, c'est le rush sur les différents étals, notamment sur les produits à succès du mois de Ramadhan, en l'occurrence les incontournables épices, frik, pois chiches, pruneaux ou raisins secs. D'ailleurs, ces derniers sont déjà proposés à des prix très élevés. Ainsi, le frik est vendu à 200 DA le kilo, idem pour les pois chiches. De leur côté, les pruneaux et les raisins secs sont cédés entre 500 et 550 DA le kilo. La viande blanche dont le prix variait entre 260 et 370 DA le kilo, n'est pas en reste. Habitués à voir les prix de la volaille augmenter pendant le Ramadhan, les citoyens font le stock chez eux. Cependant, de l'avis des clients, le prix du poulet est déjà «très cher». Pour le commerçant, c'est le prix à payer pour le poulet frais. La viande ovine qui était vendue à 850 DA le kilo ou moins dans certaines zones rurales et la viande bovine à 650 DA le kilo, sont également des produits qui ont vu leurs prendre l'ascenseur en raison de la forte demande. Concernant les produits maraîchers comme l'oignon (30 DA), la tomate fraîche (30 DA), le poivron (70 DA), la pomme de terre (30 DA) ou la courgette à moins de (40 DA), le consommateur «prie» pour que les prix ne changent pas la semaine prochaine. «Pour le moment, les prix sont raisonnables pourvu qu'ils le restent pour le mois de Ramadhan», a indiqué un citoyen en train de faire ses achats. Enfin, d'aucuns s'interrogent, comment nos grands-parents ont-ils réussi à jeûner sans pruneaux de Santa Clara et sans viandes blanche ou rouge?