Le vol des voitures, dans notre pays, a atteint un seuil très inquiétant, a conclu un rapport en la matière établi par la division de la Police judiciaire (DPJ) de la Gendarmerie nationale. Dans le cadre de la lutte contre le trafic de véhicules, les unités de la Gendarmerie nationale ont traité 200 affaires en 6 mois ayant conduit à l'arrestation de 339 personnes dont des agents des douanes et de l'administration et élucidé plusieurs dizaines de ces affaires. Près de 153 véhicules de différentes marques dont des camions et des autocars ont été récupérés durant le 1er semestre de l'année en cours. La plupart des saisies ont été enregistrées dans les wilayas du Sud-Est et de l'Ouest soit Naâma, El-Oued, Oran et Mostaganem. La plus importante saisie a été enregistrée dans la wilaya d'El-Oued où les gendarmes ont découvert dans un garage au village Tikdidine, commune de Djamaâ, 22 véhicules de différentes marques appartenant à des agences de location de voitures et une somme d'argent de plus de 3 milliards de centimes ainsi que plusieurs documents administratifs falsifiés. A Naâma, les gendarmes ont récupéré 15 véhicules, dont un autocar dans une seule affaire déclenchée sur la base de 39 dossiers de base de véhicules. Les révélations d'un propriétaire d'un véhicule Renault Kangoo a permis la saisie de 10 copies de cartes d'immatriculations et plusieurs documents dont des copies de permis de conduire et de cartes d'identité nationale. Les investigations ont fait ressortir que cette bande de malfaiteurs fait partie du même réseau de malfaiteurs démantelé à Oran. En effet, la section de recherches de la Gendarmerie d'Oran a réussi à interpeller le cerveau en procédant à l'infiltration du réseau international qui s'est avéré être spécialisé dans la contrebande de véhicules volés en Algérie et en France et la falsification de leurs dossiers de base et leur dépôt au niveau des bureaux de la circulation d'Es-Sénia et Naâma en utilisant des documents administratifs falsifiés avec la complicité de certains fonctionnaires de l'administration. Neuf personnes ont été arrêtées et 12 véhicules récupérés. A Annaba, la section de recherches de la Gendarmerie a démantelé un réseau de cinq personnes impliquées dans la falsification d'un dossier de base de véhicule comportant une licence de moudjahid. Les investigations ont fait ressortir qu'un ex-chauffeur à la daïra d'Annaba a déposé son dossier et procédé au retrait de la carte d'immatriculation au nom d'une autre personne au niveau du service des cartes grises en son absence et sans aucune procuration. Il a même procédé à la falsification du certificat de résidence de la propriétaire de la licence de moudjahid. Le dossier ne comportait pas l'extrait de naissance de la personne concernée. Cinq personnes ont été arrêtées dans cette affaire dont des administrateurs. Des chefs des services des cartes grises ont été arrêtés, récemment, au niveau des daïras de Chéraga et El-Harrach à Alger. La falsification des cartes grises représente un taux de 59,60% caractérisée par une implication de certains agents d'administration et la complicité de certains agents des douanes qui facilitent l'introduction des véhicules volés à l'étranger généralement par voie portuaire en utilisant de faux documents, pour être ensuite régularisés. Les réseaux spécialisés dans le trafic de véhicules changent de zone d'activité en permanence et utilisent le milieu urbain comme couverture à leurs activités. Après le vol de véhicules, ils procèdent à la falsification des documents y afférant sans recourir à des modifications sur le châssis et au transfert des caractères techniques d'un véhicule ancien ou hors d'usage vers un autre véhicule de même marque et même type, et ce, en découpant la partie métallique comportant le numéro de châssis du véhicule ancien pour ensuite la placer sur l'autre véhicule. L'autre mode opératoire est l'effacement d'un ou de plusieurs chiffres du numéro de châssis du véhicule pour en graver ceux d'un autre.