Avec l'approche du mois de ramadhan, le professeur du service de chirurgie plastique et réparatrice met en garde contre la négligence quant à l'utilisation de la «tabouna» qui demeure la cause première des grandes brûlures touchant en premier lieu les enfants. Posé à même le sol, cet appareil de cuisine qu'utilisent de nombreuses ménagères a eu raison d'un nombre impressionnant d'enfants. En effet, nous dira ce professeur, «la semaine passée, on a eu une petite victime de six ans qui a été évacuée de Relizane. Elle assistait à une fête traditionnelle avec ses parents qui a tourné au drame. La petite était entrée dans la salle où étaient posés ces réchauds, à même le sol, et est tombée dans une marmite. Je ne pourrais jamais décrire le corps de cette fillette, elle n'avait que le visage d'indemne». Il faut préciser que la négligence y est pour beaucoup dans ce genre d'accident domestique. Il y a une dizaine de jours, c'est un nourrisson de six mois qui, lui, a succombé à ses brûlures après qu'une théière s'est renversée sur lui. Une casserole qui bascule de la cuisinière, une marmite pleine de soupe qui se renverse et l'irréparable se produit. L'enfant qui est victime de graves brûlures, soulignons-le, ne pourra jamais retrouver sa peau d'antan. C'est des séquelles indélébiles qu'il gardera à vie, ajoutant à cela le choc psychologique et l'évolution parfois dangereuse des blessures. D'un autre côté, le même chef de service, le professeur Kaïd Slimane en l'occurrence, reviendra sur un autre phénomène qui est les brûlures par explosion de bonbonne de gaz butane qui sont dévastatrices. A ce sujet, il nous expliquera qu'en l'espace d'une semaine ce sont six victimes qui ont été admises au service, avec des brûlures au troisième degré, ajoutant également que la surface brûlée a dépassé le seuil critique des 80%. Lorsqu'on sait que, quand la brûlure dépasse les 20% chez un enfant et 60% chez un adulte, elle devient fatale. Et de préciser que dans les brûlures par explosion, il importe de souligner qu'outre les blessures cutanées, on enregistre également des lésions de l'appareil respiratoire dues au blast de l'explosion. Rappelons qu'au cours des trois premiers jours du ramadhan de l'année passée, ce sont 21 cas de brûlures qui ont été enregistrés dont 30% du troisième degré.