Désirant obtenir l'appui d'Alger, suite à la mort de l'otage Michel Germaneau des mains d'Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), la délégation militaire française de haut rang ayant séjournée la semaine dernière en Algérie est rentrée bredouille, à Paris. Elle n'a pas réussi convaincre les autorités algériennes, après avoir fait cavalier seul contre le groupe terroriste. Cette action militaire française a faussé le jeu à l'Algérie et son initiative régionale, après la rencontre des principaux pays de la bande sahélo-sahélienne autour d'un comité d'états-majors, avec un Poste de commandement basé à Tamanrasset. L'Algérie n'a pas pardonné ce raid, considéré comme une ingérence à la limite de ses frontières nationales, ainsi que la décision unilatérale prise pas Nouakchott de permettre à l'armée française de mettre le pied dans le sable du Sahel. L'Algérie a, semble-t-il, bien compris les intentions de la France qui souhaite revenir en Afrique, sous la couverture de la lutte antiterroriste. C'est dire si la situation s'est envenimée entre Alger et Paris et la coopération dans la lutte contre le terrorisme au Sahel est loin d'être concrétisée. En tous cas, après cette visite, les deux parties ne sont pas parvenues à un accord concret. Parmi les souhaits formulés par les Français figure, notamment, la possibilité de mener des opérations communes contre AQMI au Sahel, à l'instar de ce qui s'est fait avec les Mauritaniens. Les Algériens ne sont pas favorables à une telle coopération. Ce serait une option dangereuse selon Alger. Elle pourrait modifier considérablement la perception des Algériens de la lutte contre le terrorisme et fournir un argument en or pour les recruteurs de l'ex-GSPC. L'Algérie a dénoncé, via les voies diplomatiques, ce qu'elle a qualifié de tentative de la France à prendre le monopole dans la lutte antiterroriste dans les pays du Sahel et de profiter du besoin de ces pays en équipements militaires, afin de parvenir à des fins politiques. La dernière crise entre l'Algérie et la France a eu lieu en pleines manœuvres militaires algériennes, dans la région du Sahel. Des sources bien informées ont indiqué que l'Algérie étudie, sérieusement, la décision du gel d'approvisionnement d'un des pays du Sahel en armement, après que ce dernier ait décidé, d'une manière unilatérale, de renforcer ses efforts avec la France, dans le cadre de la lutte antiterroriste, ignorant ainsi l'accord qu'il a signé avec l'Algérie, lors de la dernière réunion de Tamanrasset. Pour rappel, la France avait lancé, le 22 juillet dernier, une opération militaire au nord du Mali pour tenter de libérer son otage Michel Germaneau des mains des terroristes. L'opération, à laquelle avait pris part par l'armée mauritanienne, s'était soldée par un lamentable échec. Les éléments d'AQMI, qui étaient au courant du raid français, avaient quitté leur campement avec l'otage pour la ville malienne de Gao où Michel Germaneau a été exécuté. Le groupe qui détenait l'otage français à la frontière entre la Mauritanie et l'Algérie était composé de 22 éléments.